MAROSELLI (Don, Jean, André), né le 22 février 1893 à Rutali (Corse). André Maroselli a fait partie de cette génération qui, au moment de devenir adulte, a eu pour avenir immédiat - et combien pénible ! - la guerre de 1914. Après des études aux lycées de Bastia et de Toulon, il passa son baccalauréat et se destina à la carrière militaire. Il préparait son admission à l'Ecole d'artillerie de Fontainebleau lorsque la guerre fut déclarée et il fut tout de suite volontaire pour monter en première ligne. Sa valeureuse conduite au front lui valut sept citations et la Légion d'honneur, et la fin de la guerre le retrouva chef d'escadron d'artillerie. Une fois les hostilités terminées, il ne resta pas dans l'armée et devint un homme d'affaires, industriel en broderies et administrateur de sociétés. Peu de temps après son installation dans la ville de Luxeuil, il devint conseiller municipal. C'était le 30 octobre 1927 ; dès le 18 mars 1929, ses collègues lui confiaient le poste de maire qu'il gardera longtemps. Il siegera aussi au Conseil général et présidera la fédération radicale-socialiste . il est élu au Sénat en 1936. Ce jeune sénateur pour l'époque- il avait 42 ans quand il fut élu - eut tout de suite une intense activité parlementaire. Il siégea très peu au Palais du Luxembourg en 1940 car il avait de nouveau été mobilisé, comme lieutenant-colonel de réserve, dans l'armée de l'air cette fois-ci. Mutilé de guerre à 80 p. 100, il était, en 1940, officier de la Légion d'honneur à titre militaire et titulaire de la croix de guerre 1914-1918, ainsi que de nombreux ordres militaires étrangers. Lors de la séance du 10 juillet 1940 de l'Assemblée Nationale réunie à Vichy en congrès, dans le scrutin sur l'article unique du projet de loi constitutionnelle, André Maroselli vota «pour» les pleins pouvoir à Pétain. Pourtant quelques semaines après l'armistice, il rejoint les rangs de la Résistance. Traqué par la Gestapo, il est arrêté en janvier 1942 et détenu trois mois à Fresnes. Relâché puis refoulé en zone sud par la police allemande, André Maroselli participe de nouveau aux mouvements de résistance ; en février 1943, sur le point d'être de nouveau arrêté, il parvient à gagner Londres et le général de Gaulle. Après la Libération, André Maroselli retrouve successivement ses mandats de maire de Luxeuil et de conseiller général de la Haute-Saône. Aux élections du 21 octobre 1945 pour la première Assemblée constituante, il conduit la liste radicale-socialiste dans la Haute-Saône.Il est élu. Le député de la Haute-Saône est nommé membre de la Commission de la défense nationale, dont il est élu président le 21 décembre 1946. Il est membre du gouvernement pendant toute la durée de la législature, jusqu'à l'été 1951. Il est ainsi successivement ministre de l'air, puissecrétaire d'Etat aux forces armées-air, ministre des anciens combattants et victimes de guerre, puis de nouveau secrétaire d'Etat aux forces armées-air A ce titre, André Maroselli est le principal artisan de l'élaboration et de la mise en oeuvre de la loi de réarmement aérien, c'est à lui qu'il revient de réorganiser une armée de l'air très éprouvée par la défaite et l'occupation. Candidat au renouvellement de son mandat lors des élections du 17 juin 1951, André Maroselli est battu, Il se présente alors au Conseil de la République, où il est élu le 18 mai 1952 . Il choisit toutefois de présenter une nouvelle fois sa candidature aux élections législatives du 2 janvier 1956. Il est en effet nommé secrétaire d'Etat à la santé publique et à la population et ministre de la santé publique et de la population dans le cabinet Pflimlin, dernier cabinet de la IViè République. Candidat en novembre 1958 aux élections législatives dans la 2e circonscription de la Haute-Saône, André Maroselli n'est pas réélu. L'année suivante, il fait son entrée pour neuf ans au Sénat. Il décède le 7 avril 1970 à Luxeuil-les-Bains. il était grand-officier de la Légion d'honneur à titre militaire.