La farine de châtaigne

Nous continuons sur le livre de compte de Paul Rutali (alias Paul Jean ou Paulucciu) et nous nous sommes intéressés à la vente de farine telle qu’elle est indiquée de 1911 à 1914.

Cette ferina ou farina était envoyée à Santu Petru di Tenda aux frères Venturini qui tenaient leur commerce au hameau Campiendi.

23 décembre 1911 ……….. 529 kilos

22 janvier 1912 …………. 892

4 février 1912……………… 906

Total de 2327 kilos.

19 janvier 1913 ………… 302

6 février …………………… 1104

28 février …………………… 1198

Total de 2604 kilos

24 décembre 1913 ……… 817

8 janvier 1914 ……………. 721

22 janvier ………….. 1015

16 février ………….. 1604

7 avril ……………. 853

Total de 5010 kilos

24 décembre 1914 ………… 1314

1 février 1915 …………… 1320

Total de 2632 kilos.

Ces chiffres témoignent d’une production importante à Rutali comme ce devait être le cas à Muratu commune limitrophe et ailleurs en Corse. Elle est presque doublée en 1913/1914 alors que se dessine à l’horizon le spectre de la guerre avec la crainte de la pénurie ou de la disette.

Le châtaignier a fait bénéficier de ses bienfaits. Ses fruits sont consommés frais, rôtis ou cuits. On peut en faire de la confiture. Transformés en farine, celle-ci peut servir à faire le pain (c’est pour cela que le châtaignier a été appelé l’arbre à pain), la pulenda, les brilluli et entre dans la composition de nombreux plats et gâteaux. C’est donc un complément à la farine de céréales.

Le bois de châtaignier a servi pour de multiples usages. Du bois de chauffage à la fabrication d’objets utilitaires qui associés à la nourriture, ont façonné des modes de vie particuliers à tel point que l’on a parlé de la « civilisation du châtaignier ».

Louis Giacomoni