La France conquiert militairement la Corse
Le 9 mai 1769, au terme d'une bataille de plusieurs jours, les indépendantistes corses sont défaits par l'armée française à Ponte-Novu .
La bataille se déroule près du pont qui franchit le Golo, sur la route de Corte à Bastia. Elle met aux prises plusieurs dizaines de milliers de combattants. Les Corses laissent sur le terrain 4324 morts et plus de 6000 blessés.
C'en est fini d'une «Guerre de quarante ans» qui a mis aux prises le peuple corse d'abord avec la République de Gênes puis le roi de France.
Pasquale Paoli, gagne la côte et s'embarque sur un navire à destination de Livourne, en Italie, avec 300 fidèles. Parmi les partisans qui l'accompagnent jusqu'à la côte figure son aide de camp, un avocat d'Ajaccio du nom de Carlo Buonaparte. Sa jeune épouse, Letizia (18 ans) est enceinte de sept mois. Après une fuite dans la montagne, elle donne le jour à un petit Napoléon...
Les Français établissent en Corse un Conseil supérieur... (comme dans leurs colonies des Antilles). Le gouvernement de l'île est confié au comte Louis de Marbeuf. Il invite les nobles à faire enregistrer leurs quartiers de noblesse. Seules 86 familles se résolvent à cette démarche. Parmi elles figure la famille Buonaparte, issue de colons génois installés dans le port d'Ajaccio.
Cette circonstance - et plus encore les «excellentes relations» - dit-on- qu'entretient la belle Laetitia Buonaparte avec le gouverneur de Marbeuf - vont permettre au jeune Napoléon d'obtenir plus tard une bourse pour entrer dans une école militaire réservée à la noblesse.
Au début de la Révolution française, Pasquale Paoli reviendra en Corse pour gouverner celle-ci au nom de l'Assemblée Législative avec le titre de lieutenant-général. Mais bientôt déçu par les députés jacobins de la Convention, il livrera la Corse aux Anglais.
Il appartiendra au général Napoléon Bonaparte d'organiser la reconquête de l'île à partir de 1796. Sous le Premier Empire, la pacification sera confiée au général Morand. Elle prendra un tour extrêmement brutal, ternissant à jamais l'image que gardent les Corses de Napoléon.
(source: Hérodote.net)
4 commentaires:
Il ne faut pas oublier que,dans l'armée française il y avait de très très nombreux corses !Question à méditer.Ceux qui sentent le vent tourner
Question de clientélisme,Louis XV,avait de biens meilleurs colifichets à distribuer que Paoli..je trouve cette manière de "falsifier"l'Histoire assez réjouissante au travers de cet exposé.L'auteur devrait aller le 15 aout vers Ajaccio voir la déconsidération de Napoléon.Clio
La "muse de l'histoire" corrige "le père de l'histoire". Soit. L'appréciation portée sur le sentiment des corses à l'égard de Napoléon peut paraitre en effet trop générale pour être exacte. Elle ne prend pas en compte, notamment,la véritable dévotion qui entoure la mémoire du grand homme en Ajaccio. Emanant d'un article repris, dont j'ai cité la source, je n'ai pas cru pouvoir la corriger ou la relativiser. Mais l'essentiel demeure: le souvenir des multiples exactions, déportations, fusillades et pendaisons ordonnées par l'expéditive "giustizia morandina" demeure tout à fait vivace dans des régions entières de la Corse. Elles ont été faites, sinon par lui, tout au moins en son nom.
La Corse est soumise à un régime militaire d�xceptions qui reste en place sous le Consulat et l�mpire. Des tribunaux militaires, avec suspension du jury, sont institués. La Corse subit le régime autoritaire et violent du Général Morand que Napoléon Bonaparte a investi en 1803 des pleins pouvoirs pour ramener le calme et l�rdre. Sous prétexte de lutter contre le banditisme , il exerce des représailles sévère sur les populations. Ses exigences fiscales et la conscription massive, encouragée par Bonaparte, font naître des foyers de résistance. La région du Fium�rbo, foyer traditionnel d�narchisme rural, est la plus touchée par l�gitation et l�ne des principales victime de la « Giustizia Morandina », sinistre écho de la « Giustizia Paolina .» Le Fium�rbo restera un foyer d�gitation sous la Restauration.
En 1811, les deux départements sont réunis pour n�n former qu�n seul : le département de la Corse et le chef-lieu est fixé à Ajaccio.
Le bilan du règne de Napoléon est mitigé pour la Corse. Les excès de la « giustizia morandina » ont largement contribué à ternir l�mage de l�mpereur auprès de ses compatriotes. La ville natale de Napoléon est à peu près la seule à bénéficier des quelques « faveurs » : chef-lieu du département unique de Corse et des projets d�mbellissement, d�grandissement et d�ssainissement dont beaucoup restèrent inachevés .
Sur le plan économique, aucun succès probant n�st à mettre à l�ctif du règne. Aucun effort particulier n�st programmé pour l�le, si l�n excepte l�ntreprise de modernisation de la voie de communication entre Ajaccio et Bastia. Les rares tentatives dans le domaine agricole sont des plus décevantes (exploitation forestière pour le compte de la marine de guerre, amélioration de la race ovine).
A la chute de l�mpire, les Ajacciens arborent le drapeau à fleurs de lys et jettent le buste de l�mpereur à la mer tandis que les Bastiais font appel aux Anglais qui espèrent récupérer la suzeraineté sur la Corse qu�ls ont abandonnée en 1796. Toute la Corse, y compris les bénéficiaires du régime impérial, affiche son loyalisme à la monarchie restaurée.
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