03 novembre 2011

Nicolas:
> > > > Madame, l'heure est grave : alors que Berlin danse
> > > > Athènes est en émoi et Lisbonne est en transes.
> > > > Voyez la verte Erin, voyez l'Estrémadoure
> > > > Entendez les Romains : ils appellent au secours !
> > > > Ils scrutent l'horizon, et implorent les Dieux.
> > > > Tous les coffres sont vides, et les peuples anxieux
> > > > Attendent de vous, madame, le geste généreux !
> > > > De leur accablement ils m'ont fait l'interprète :
> > > > Leur destin est scellé, à moins qu'on ne leur prête
> > > > Cet argent des Allemands sur lesquels vous régnez.
> > > > Cette cause est bien rude, mais laissez moi plaider...

Angela :

> > > > Taisez-vous Nicolas ! Je crois qu'il y a méprise
> > > > Folle étais-je de croire à une douce surprise
> > > > En vous suivant ici seule et sans équipage
> > > > Je m'attendais, c'est sûr, à bien d'autres hommages !
> > > > Mais je dois déchanter, et comme c'est humiliant
> > > > De n'être courtisée que pour son seul argent !

Nicolas :
> > > > Madame, les temps sont durs, et votre cœur est grand
> > > > Vos attraits sont troublants, mais il n'est point décent
> > > > D'entrer en badinage quand notre maison brûle !
> > > > Le monde nous regarde, craignons le ridicule !
> > > > Notre Europe est malade, et vous seule pouvez
> > > > La soigner, la guérir et, qui sait ? La sauver !
> > > > Nous sommes aujourd'hui tout au bord de l'abîme
> > > > Vous n'y êtes pour rien, mais soyez magnanime !
> > > > Les Grecs ont trop triché ? Alors la belle affaire !
> > > > Qu'on les châtie un peu, mais votre main de fer
> > > > Est cruelle aux Hellènes, et nous frappe d'effroi !

Angela :
> > > > J'entends partout gronder, en Saxe, Bade ou Bavière
> > > > L'ouvrier mécontent, le patron en colère.
> > > > Ma richesse est la leur, ils ont bien travaillé.
> > > > L'or du Rhin, c'est leur sueur et leur habileté.
> > > > Et vous me demandez, avec fougue et passion
> > > > De jeter cette fortune au pied du Parthénon ?
> > > > Ce serait trop facile et ma réponse est non !

Nicolas :
> > > > On ne se grandit pas en affamant la Grèce
> > > > En oubliant Platon, Sophocle et Périclès !
> > > > Nos anciens nous regardent, et nous font le grief
> > > > D'être des épiciers et non pas de vrais chefs !
> > > > Helmut Kohl est furieux et Giscard désespère.
> > > > Un seul geste suffit, et demain à Bruxelles
> > > > Desserrez, je vous prie, le nœud de l'escarcelle !

Angela :
> > > > Brisons là, je vous prie, la nuit est encore belle
> > > > Votre éloquence est grande et mon âme chancelle...
> > > > Mais si je disais oui à toutes vos demandes
> > > > Je comblerais la femme, et trahirais l'Allemande !

(Ils s'éloignent, chacun de leur côté)

Auteur anonyme

9 commentaires:

À 12:13 , Anonymous Anonyme a dit...

Du talent et de la santé,bravo!

 
À 13:24 , Anonymous Anonyme a dit...

Nicolas S est actuellement au mieux de sa forme (G 20) ;et sans aucune arrière pensée politique je trouve que celui qui comptait ou plutôt qui voulait gagner les primaires en lançant l'idée de créer 60 ooo !! emplois dans l'enseignement par an et pendant 5 ans (promesses utopiques mais pas gratuites dans tous les sens du mot)est à ce joue totalement hors sujet

 
À 14:16 , Anonymous Anonyme a dit...

Belle photo!

 
À 14:39 , Anonymous Anonyme a dit...

Bravo... il y a du Racine dans l'air

 
À 16:02 , Anonymous Anonyme a dit...

un peu de Wagner par dessus et hop !! on envahit la Pologne !

 
À 16:37 , Anonymous Anonyme a dit...

un copier coller du site de normanderic.hautelfort.com

 
À 16:54 , Blogger U cuccu a dit...

Quelqu'en soit l'auteur et l'origine, Bravo !

 
À 19:07 , Anonymous Anonyme a dit...

Carla devrait ouvrir l'oeil!

 
À 06:11 , Anonymous Anonyme a dit...

Le blog ne pouvant contenir qu un certain nombre de caractères je n ai pu vous transmettre le début du message de la discussion de N S et A M.
Le voici
ujet sévère mais si bien traité......        

 

Imaginez le décor d'un théâtre et laissez-vous aller à goûter au plaisir de ce marivaudage politique en alexandrins ! Que ceci nous change agréablement du mauvais français, des fautes d'orthographe et de syntaxe qui fleurissent sur la toile. Prenez autant de plaisir à ce duel à fleuret moucheté et sous-entendus que moi : c'est tout le mal que je vous souhaite !

L'impromptu de Berlin, un régal..en Alexandrins

 

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