Stanley Kubrick voulait que son film soit d'une certaine façon un documentaire sur le XVIIIe. C’est d'abord en cela que ce film m’avait intéressé à l’époque (1975). Ce siècle est ma période préférée de l’histoire, apogée d’une société aristocratique toute d’élégance, de raffinement... et de privilèges et pourtant proche de sa chute, chute préparée par la diffusion d’idées philosophiques issues largement de ses propres rangs. Un siècle de révolution, de passage d’un monde dans un autre, passionnant... bref ! Le film fut tourné en décors naturels, dans des lieux authentiques. Pour les costumes, même démarche : copie fidèle de costumes anciens ou utilisation de costumes authentiques. Ce qui a frappé fortement l'imagination du spectateur à l'époque, c'est le travail de composition de l'image : par les références picturales et par le travail du chef opérateur. En particulier dans les scènes de nuit, où il a opté pour la lumière naturelle de l'époque : la bougie. Ce choix esthétique fut rendu possible par l'évolution de la technique dans l'optique, dans la pellicule, dans le traitement en laboratoire. Et le procédé atteint son effet : la chaude lumière des bougies sur les lustres, le chatoiement des costumes, les visages maquillés des femmes, et des hommes, recréant sous nos yeux le monde du XVIIIiè siècle . Dans Barry Lyndon, il y a également (ce qui était rare dans un film) le commentaire, qui permet d'éviter des dialogues et des scènes d'information, il permet également de préciser les lieux et les dates. Il est aussi un film où la musique joue un rôle important pour la narration et le climat . Maurice Fleuret en avait dit: “Barry Lyndon est tout autant un concert classique qu'un musée de peinture.” Voilà un film que je reverrais volontiers.
Libellés : cinéma
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