31 octobre 2007

Un petit bijou de la (pseudo) littérature du XVII iè siècle,

Lettre de Monsieur le Duc de Saint Simon à son Parent dans les Amériques, sur l’état du Royaume.

Mon cher Parent,


Bien que vous me sachiez peu enclin à la modernité, je me rapproche de vous, par la grâce de Monsieur De Cuccù de La Fontaine, à qui il a plut de créer ce mode de communication plus véloce que nos caravelles. Un clic, pardonnez moi d’onomatoper, un clic donc sur la gent trotte-menu, et me voilà chez vous.
Notre Royaume a un nouveau Régent. Non de la grâce de Dieu, mais choisi par la populace en une cérémonie dominicale dont le rite s’apparente à celui des bougres et des maçons.
Le nouveau Régent est fort bel homme quoique de petite taille, d’origine danubienne à ce que l’on dit. Il parait toujours atteint de la fièvre de Saint Guy, se déplaçant sans cesse, dodelinant la tête, le rictus aux lèvres. Vous le croyez à droite ? Fi le voilà à gauche, vous le croyez dessous ? Fi le voilà dessus. Le couronnement ne se fit point à Reims ou Saint Denis, mais dans une demeure bourgeoise. La cérémonie fût commune comme il se doit de gens de petite condition, que la naissance n’à point préparé à tant d’honneur. Les voici à l’apparat tout deux vêtus…. que dis- je, enharnachés, recevant le collier et le sceptre. La Régente venait par sa jeunesse des frivolités. Favorite d’un bonimenteur, notre Régent, fin limier, la lui subtilisa tandis que notre pitre amusait le peuple de ses sottises. Rapidement en gésine elle lui donna un dauphin bien tourné. Mais il apparut que d’humeur versatile elle indisposât très vite notre Régent. Elle l’encornât à la vue de la cour et fit les délices de la presse du petit peuple. La voila qu’elle s’en va, la voila qu’elle revient. La voila qu’elle repart, et de nouveau tout s’abeausit et ils repartent chamboller. Enfin la répudiation…. cette conduite de catin ne seyant à la première Dame du Royaume. Notre coquine vite remplacée par des favorites venues du monde des gazettes, ou de la marine. Mais ceci n’est que colportage.Qu’il me soit permis, mon cher Parent de vous rapporter, ce qui n’est fable, et vous montrera, le peu de réflexion, et l’impétuosité de notre Régent. Pour ranimer notre jeunesse, pour l’éloigner du stupre où elle se confond, pour lui faire mémoire de ce que fut l’esprit de résistance de notre peuple, il plut à notre Souverain de faire lire dans l’école une lettre de Monsieur GM., dont il faut que je vous conte l’histoire. Celui ci jouvenceau, intriguait dans une coterie de partageux, ayant crédit en ces temps mais réduite à la portion congrue de nos jours, qui avait mauvaise habitude de prendre ses ordres de l’Oural. Notre pays, du fait de la mauvaise préparation de nos osts, avait subi rude déconvenue et se trouvait envahi par la barbaresque teutonne. Mais il advint que celle-ci avait traité de ne point belligerer, avec les ouraliens. Et voila que monsieur GM fût pris, non point à résister, mais à distribuer libelles et pamphlets, appelant à suspendre aux lanternes, nantis, juifs, papistes…..et autres gens de bien, installer le régime des partageux, et de plus demander que cesse la guerre qu’il appelait impérialiste que continuait les albionistes et un général séditieux de notre Royaume. Le voilà donc pris les papiers à la main, et non les armes. Par une mauvaise circonstance, il fût passé par la mitraille tout en épistolant, nous arrachant les larmes. Mais d’autre jouvenceaux eux, furent pris armes à la main, subirent triste sort, épistolérent … à nous faire pleurer. Peut être, mon cher Parent, aurait il fût faire une lecture de tout ce qu’a écrit notre glorieuse jeunesse et non de n’en choisir qu’un qui n’était pas parangon de la résistance. Voila qui aurait été séant, si notre Régent avait pris avis et conseil des mémorialistes tel que Moi, plutôt que des grands commis et des colbertiens.
Je vous quitte, mon cher Parent . J’ai ouï dire que vous êtes en paix, débarrassé des sauvages emplumés. Il siérait de nous inspirer de la malignité, dont vous fîtes preuve à leur égards et de ne point interdire, dans nos alentours de ville, les substances empoisonnantes, mais de les distribuer à moult profusion afin qu’ils en usent et en abusent. Je vous baise.

Honneaux de Saint Simon.
P.S: Bien que l'auteur(e) semble tenir à son anonymat, je serais heureux qu'il se manifeste discrètement auprès de moi, tellement j'ai eu de plaisir à goûter cet humour délicat... et cultivé.
Monsieur de Cuccu de La Fontaine

6 commentaires:

À 14:25 , Anonymous Anonyme a dit...

A l'auteur:
Impossible t'envoyer un mail !?!?
J'avais bien pensé à toi...! Bravo, c'est tout à fait le style et le ton de cette fameuse page 3 du Canard. Tu m'as régalé et d'autres également, je suppose.
Cordolialement,
U cuccu

 
À 17:21 , Anonymous Anonyme a dit...

C'est tout simplement du nanan...à lire et à relire. Merci beaucoup.

 
À 10:33 , Anonymous Anonyme a dit...

Et si Mr de Saint- Simon nous faisait une chronique hébdomadaire à la malière de " La Cour" et "La Régence" du "Canard Enchaîné". S'en sentirait-il la force ?

 
À 13:33 , Anonymous Anonyme a dit...

Hélas Monsieur Le Duc ,est bien vieux.333 ans le 8 janvier prochain.Pour faire ce courrier nous, les Domestiques, avons vu sa cervelle tant chauffer,que fumée sortait de ses oreilles.Tout les 4 ou 5 mois peut être?

Dame Yolande Hernau gouvernante.

 
À 00:25 , Anonymous Anonyme a dit...

peu ti blog

 
À 11:22 , Anonymous Anonyme a dit...

Avec le dernier comment et le dernier du dazibao,mon intuition me dit qu'intellectuel puissant s'apprète à nous rejoindre.
fin limier

 

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