06 avril 2008

LA PLACE DE L’ORTIGIO (V.F) Des lecteurs non- corsophones m’ont demandé de bien vouloir traduire le petit texte de Jean-Bati. Les demandes émanent de quatre sources : Des nouveaux habitants intéressés par l’histoire du village qu’ils ont adopté, celle de ses gens et de ses lieux. Des conjoints de rutalais (es) qui ont volontiers épousé la Corse, mais plus difficilement le corse. Des fils de Rutalais à qui les parents ont omis de transmettre leur langue et qui le regrettent aujourd’hui. Des Rutalais eux-mêmes qui le parlent encore un peu mais ont du mal à l’écrire et à le lire. Pour tous ceux-là nous faisons volontiers la traduction, mais nous leur demandons de comprendre que c’est pour nous un plaisir et une émotion de lire textes et poésies « in lingua nustrale » et que la traduction fait naturellement perdre un peu de saveur à ces écrits, comme aux histoires que l’on raconte… Nous essayons donc. En rapprochant les deux textes vous ferez un petit exercice. U cuccu « La place de l’Ortigio est devenue encore un peu plus silencieuse avec le départ de Daria Acquaviva et de Georgette Gaereminck, nées Morelli. Si grande est la tristesse en ce lieu si plein de vie autrefois. Nous sommes là au cœur du village. Les maisons vides autour de la place se serrent l’une contre l’autre pour se donner courage et espoir. L’espoir d’entendre des bruits de vie par leurs fenêtres ouvertes et des rires et des chants sur leurs petites terrasses, l’espoir de voir ce quartier respirer. Aujourd’hui une question se pose et même s’impose : comment faire pour revivifier le vieux village qui, s’il n’a pas été fait par des architectes, porte en lui des beautés qu’on ne sait plus concevoir. Mais, faisons un saut en arrière d’une cinquantaine ou soixantaine d’années. Il n’y avait alors pas une seule maison vide. Sur la place on rit, on se prélasse ( ?), on bavarde, on refait le monde en période électorale, il y a des « prise de bec » purement verbales… Dans la maison qui a vu partir Daria habitaient quatre sœurs : Julie et Fifine (Joséphine) Negroni, Félicité épouse Rutali, Jeanne épouse Giovannangeli. Plus haut, Jean-Baptiste Castellani, Dame Emma son épouse et Anita (cette maison est la seule de la place à être encore aujourd’hui habitée de manière permanente par la famille de Jean-Claude et Marie-Josée Perfetti). Après il y a Dominique et Lisa Garibaldi avec leurs cinq enfants. À côté, la famille de Barthélémy et Nathalie Andréani ; ensuite celle de San Vitu et Angèle Morelli et celle de Jeannot (N.D.L.R : Ghjuvaninu est plus joli, quand même) et de Lellena (diminutif de Madeleine) Garibaldi. En continuant le tour, il y a la famille de Jeanne et Jacques Giacomoni (sept enfants) et puis à côté Francois Pantanacce (ces deux dernières maisons ont vue sur la place mais pas l’entrée principale). En dessous, il y a la famille de Benoit et Vincente Flori, avec Jeanne, Pierrette et Jeannette. À côté Ceccu (François) Albertini, Angèle Marie et Paul leur fils. Plus bas, Philippe Antoine et Benoîte Pruneta, Angèle et Antoine Muglioni. Ensuite Peppè (Giuseppa ?) et Catherine et la famille de Sylvestre et Fiffinà (Joséphine) Murati. A côté encore, Charles-Félix et Antoinette Giuliani et enfin, dans la dernière maison (à ce moment là la porte d’entrée donnait sur la place) Olympe Morelli, avec Georgette et sa fille Angèle Marie. Notre mémoire est pleine du souvenir de tous ces gens, pour la plupart aujourd’hui disparus. Cet endroit est le leur ; nous aimerions tant qu’il s’épanouisse d’une vie nouvelle. Pour eux et pour nous." Jean-Bati Giacomoni

10 commentaires:

À 16:39 , Anonymous Anonyme a dit...

On appelait Emma :a signora Emma .
Peppè =Elisabeth

 
À 19:08 , Anonymous Anonyme a dit...

le quartier ne se reveille que l'été quand les rutalais reviennent se ressourcer .Pas d'espoir de voir les maisons s'ouvrir en dehors de cette période.

 
À 21:17 , Anonymous Anonyme a dit...

Merci jean-bat de ces quelques lignes
qui m'ont rappelé les rues et les gens de mon village natal
j'ai à peu prés traduit les écrits en corse mais c'est très difficile pour un non Corse

wb

 
À 01:25 , Anonymous Anonyme a dit...

Ce récit de JBG fait revivre le cœur du village tel qu’il était autrefois, tel que ma mère me le décrivait, tel qu’il ressurgit dans mes souvenirs d’enfance quand nous venions l’été. On entend ses pulsations régulières. On croit percevoir les joies les peines de chacun. La chaleur, l’entraide, la convivialité… la joie des retrouvailles.
Telle la « madeleine » de Proust, ce récit fait revivre en moi nos arrivées au village, aux grandes vacances, avec le car de François Andréani. Chaque retour était pour moi un grand événement. Cela commençait dès le départ de Marseille avec les préparatifs du voyage, l’intense émotion que je ressentais chaque fois que la date du jour J approchait. Puis enfin le jour J venu, notre départ jusqu’à La Joliette où nous nous retrouvions toujours très en avance pour pouvoir monter parmi les premiers sur le bateau afin d’y récupérer les fameuses chaises longues et nous installer aux meilleures places… y avait-il réellement de meilleures places !!!
Puis l’arrivée à Bastia, chaleureusement accueillis par Tatie Angèle, Tonton Charles et mes cousins. Et toujours le même rituel : après un petit déjeuner copieux, on me couchait pour que je récupère d’une nuit souvent mouvementée. Et enfin l’attente du car à la Place d’Armes. Je revois un car chargé à bloc de valises, paniers, volailles vivantes dans des cages, et bien d’autres choses hétéroclites sur le toit du véhicule. Puis l’arrivée au village où l’on se sentait attendus et accueillis avec joie et émotion. Le soir même, après le dîner, la maison de mes grands-parents se remplissait peu à peu de tous ceux venus fêter notre arrivée… Que d’embrassades, que d’éclats de rire, que de bonheur ! On se couchait tard les soirs d’arrivée.
D.D.

 
À 16:32 , Anonymous Anonyme a dit...

IL faut écrire : l'orticio .

 
À 16:59 , Blogger U cuccu a dit...

Personnellement, j'aurais eu tendance à écrire "Orticcio", mais j'ai suivi l'othographe de Jean-Bati qui est tout de même bien meilleur que moi en Corse. S'il corrige...

 
À 20:04 , Anonymous Anonyme a dit...

Son frére dans "Nome di i lochi di Rutali" écrit orticiò Avec l'accent sur le o.bc ??

 
À 23:27 , Anonymous Anonyme a dit...

l'ortu di i ghjò

 
À 00:34 , Anonymous Anonyme a dit...

I SGIÒ U SGIO DUTTORE U SGIÒ CURATU

Sachez que le GHJ s'entend die comme oghje , aujourd'hui

alors si c'est le jardin du monsieur ou des messieurs on doit écrire l'ORTISGIÒ.

 
À 16:09 , Anonymous Anonyme a dit...

traduction de Lellena:Hélène(jms)

 

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