La rubrique de Louis Giacomoni Carlu Dumenicu Pasqualetti Nous reproduisons ci-contre un extrait du livret où Carlu Dumenicu Pasqualetti adjudicataire indique pour 1788 le « ventesimo » ou vingtième perçu à Rutali soit 107 bacini de blé, 14 de seigle et 22 d’orge. ( Rappelons que 1 soma ou staru valait 12 bacini.) Le vingtième appelé aussi subvention territoriale, était un impôt direct du roi de France d’abord en deniers puis en nature, perçu par l’adjudicataire. Il correspondait au vingtième (5%) du revenu. Donc, pour Rutali, une récolte équivalant à peu près à 178 some de blé, 23 de seigle et 36 d’orge.

Selon la publication du Cndp/Crdp de la Corse en 1988 sur « Les doléances de la Corse à travers les cahiers de 1789 », l’impôt était limité pour la Corse à 120 000 livres (lire) par an. Le recouvrement se fait par pieve, en adjudication ou ferme donnée à de gros propriétaires qui lèvent les denrées, les vendent puis versent la somme fixée en argent.

Dans le Dénombrement de la communauté de Rutali en 1786 y figure Carlo Domenico Pasqualetti, 38 ans, Dorotea (Finocchi) son épouse 42 ans, son fils Gio (Ghjuvan) Silvestro 11 ans (nous savons par ailleurs qu’il a été baptisé le 26 mai 1776), sa fille Isabella 4 ans. Mention adjudicatario qui aurait dû s’écrire aggiudicatario. Pour l’autre fils à naître Paolo Giovanni, nous avons trouvé sur le livret son baptême en date du 5 septembre 1788.

Carlu Dumenicu Pasqualetti a été député de Rutali le 19 juin 1794 à Corti lorsque la Corse de Pasquale Paoli après avoir rompu avec la France s’est donnée à la Grande Bretagne pour la constitution du Royaume Anglo-corse. Ils étaient mille députés corses. Parmi eux, se trouvaient Raffaellu fils de Tiburziu Murati (ou De Morati) de Muratu, Casabianca Ghjiseppu de Rapale, Limarola Dumenicu Maria de Vallecalle, Campocasso Lurenzu Luigi d’Olmeta, Saliceti Ghjuvan Ghjacumu d’Oletta, Petriconi Baldassare de Santu Petru et Beveraggi Petru de San Gavinu.

Dans l’Elenco de Rutali, adressé par le préfet du Golo et la réponse du maire de Rutali avec son conseil municipal, An XI de la République (1802), à suite de la question 225 (sur 260) quels sont les hommes qui ont eu de l’estime au village et dont le nom est vénéré, nous avons lu : il cittadino (citoyen) Tomaso (Tumasgiu) Rutali, il cittadino Carlo Domenico Pasqualetti et il cittadino Gio : Antonio (Ghjuvann’Antone) Rutali.