08 décembre 2009

A scola di Rutali

da 1875 à 1884.

Nous reproduisons ci-dessus un fac-similé du bail à louer conclu entre le propriétaire Mathieu Rutali et le maire Pierre Marie (Pier Maria) Finocchi conclu le 1er juillet 1875. Matteu Rutali donne sa maison en location pour six ans afin d’y installer l’école et le logement de l’instituteur plus à sa disposition un jardin de 120 m2, moyennant le prix annuel de cent vingt francs. Au verso de ce contrat, figure l’approbation du préfet de la Corse le 27 octobre à Ajaccio.

Où se trouvait cette école ? À l’actuelle maison de Viviane Cordoliani Tasei près de la Funtana Vechja. Nous savons que la famille Rutali y résidait. Elle a été refaite vers 1965 avec les mêmes pierres. Matteu de par son mariage avec Chjara Maria fille de Pasquale Chiarelli et de Maria Anghjula Perfetti a pu hériter une autre maison celle en haut du village avec la loghja. De ce premier mariage naquirent des enfants morts en bas âge et une fille Angèle (1861-1928). Son ancienne maison de A Funtana sera donnée en dot plus tard par Paulucciu fils de Matteu, à sa fille Cécile pour son mariage avec Jean Marius Cordoliani plus six pièces du Palazzu de l’Ortale.

Nous avons trouvé sur le libretto de la famille Perfetti aux XVIIIe et XIXe siècles, une page sur les quatre enfants de Pasquale Chiarelli de 1822 à 1834 et plusieurs pages de comptes de Matteu dès 1871 avec pour la période de 1875-1881, le nom de quatre instituteurs qui ont exercé : Peloni, Ferrandi, Nicoli et Taddei car ceux-ci lui achetaient des vivres.

De 1881 à 1884, c’est Castellani Jean (Ghjuvanni) qui loue sa maison au même prix annuel. Une pièce au premier étage pour la salle d’école et trois pièces au deuxième pour le logement soit deux chambres et une cuisine. Plus un jardin attenant d’un are. Le contrat a été passé avec le maire François (Francescu) Maroselli. D’après les renseignements fournis par Suzy, il pourrait s’agir de l’actuelle maison Perfetti et Bragoni, place Bastelica. Pour 1882, sur un autre librettu de Matteu, parmi les preneurs du vin qu’il vendait, se trouve l’institutrice ce qui prouve qu’il y avait une enseignante mais nous ne connaissons pas son nom.

Nous avons là deux localisations de l’école de Rutali sous le début de la Troisième République française en cette période qui est censée donner une grande importance à l’école. Peut-être des archives sont restées sur ces années à Rutali et ailleurs sur le nombre des élèves et leur degré d’apprentissage d’une langue qui n’était pas celle du peuple. Mais sans doute le patriotisme aidant, l’assimilation a été mieux acceptée. Il faudrait connaître si l’impact laïque a joué ou pas. Car la Corse est imprégnée de christianisme profond.

Louis Giacomoni.

11 commentaires:

À 14:49 , Anonymous Anonyme a dit...

Laïcité et "christianisme" sont-ils absolument incompatibles?

 
À 18:50 , Blogger U cuccu a dit...

Absolument pas.
La laïcité c'est d'abord le respect, le respect de ceux qui croient mais aussi de ceux qui ne croient pas. La religion est du domaine de la sphère privée et doit le rester. Je suis toujours un peu gêné lorsqu'on mêle, sans penser à mal bien sur, cérémonies publiques laïques et prière collective... Cà rappelle un peu une période de notre histoire à laquelle pour ma part je ne me réfère pas. Quant au rappel de la "tradition chrétienne" de la France et de la Corse en particulier, je le prends comme un rappel historique incontestable, pas comme une voie d'avenir rédemptrice. Je dis clairement mon point de vue, je publierai tous les autres, y compris contraires au mien, s'ils sont exprimés avec la correction et la retenue qu'implique un sujet sensible.

 
À 16:43 , Anonymous Anonyme a dit...

cette éventuelle incompatibilité, à mon sens, n'est qu'une belle hypocrisie! Car certaines contradictions évidentes sont très drôles à observer...

 
À 16:54 , Anonymous Anonyme a dit...

mais encore...

 
À 17:08 , Anonymous Anonyme a dit...

A mon avis, la vraie question qui se rattache à la laïcité, est celle de la pertinence politique du délit religieux... Ceci dit j'ai pas la réponse.... Par ailleurs,la France longtemps perçue comme fille aînée de l'Eglise Catholique peut elle valablement ignorer que sa terre comporte les stigmates indélébile du catholicisme... La laïcité, ok, pourquoi voit-on alors dans certaines administations (publiques) des femmes avec le voile sur la tête? Cette Question n'est pas réthorique, je souhaiterais vraiment savoir...

 
À 00:36 , Anonymous Anonyme a dit...

La France a bien été pendant des siècles "fille ainée de l'église" et lui a donné comme signe tangible de sa filiation: la St Barthélemy, les dragonnades, la révocation de l'édit de Nantes et autres manifestations de tolérance ... mais elle est aussi la fille de Diderot, de Voltaire, de Jaurès, de l'école publique... Il n'est pas question d'ignorer l'héritage religieux, catholique en particulier, mais il est nécessaire de ne pas occulter l'autre. La France est pétrie des deux, qui ont été souvent en conflit, mais dont la République dans sa sagesse nous a épargné les excès par de bonnes lois, qui nous ont permis de vivre en paix civile depuis des décennies. Quant à la Corse, "imprégnée de christianisme profond", cela me parait relever plus d'une nostalgie (que je peux comprendre) que d'une réalité d'aujourd'hui. Ce qui, par contre, m'inquiète d'avantage c'est lorsque (question d'actualité) on assimile une identité à la seule pratique religieuse. M.V

 
À 11:37 , Anonymous Anonyme a dit...

Merci m. mv pour votre réponse. Toutefois l'ordre social est régit par le cadre normatif qui est largement inspiré du droit canon. L'ordre public ne saurait être confondu avec l'ordre moral, mais on ne peut nier que l'esprit religieux marque singulièrement les principes fondamentaux de nos sociétés occidentales dont la France ne saurait être distinguée. Pour ma part, je penses que des précisions sur la notion de "signes ostentatoires" et plus particulièrement sur les lieux où ils sont considérés légalement comme: intolérables, semblent incontournables pour une réelle application de la laïcité sur le territoire français.JA.

 
À 11:41 , Anonymous Anonyme a dit...

Quant à l'assimilation de notre identité à une seule pratique religieuse, cela est une question de point de vue, les lois de la République sont pour partie issue de l'ordre religieux... cela est incontestable... JA

 
À 13:01 , Anonymous Anonyme a dit...

Je n’ai pas répondu à tous vos arguments et questions, mais parce que je souhaiterais que les discussions se développent entre vous lecteurs et pas seulement entre vous et moi.
Alors, qu’est-ce que je considère comme «ostentatoire» ?
Q»‘une personne dans la rue porte le foulard autour des cheveux et la djellaba ne me pose aucun problème, pas plus que je remarque le gros bonnet des femmes juives pratiquantes ou les cornettes des bonnes soeurs et la soutane des curés intégristes... Chacun s’habille comme il veut.
Si ces mêmes personnes sont guichetières à la Poste ou employées à la Sécu ?
Ce pourrait être déjà différent... Mais alors si nous interdisons ces signes distinctifs, que je ne trouve pas provocants, il faudrait être conséquents et interdire aussi les pendentifs en forme de croix et les étoiles de David en or qui n’ont l’air de choquer personne dans l’administration, que ce soit au sein de la hiérarchie ou parmi les usagers. Alors si une dame qui fait bien son travail me reçoit avec un foulard noir serré sur sa tête, vraiment je n’y ferai pas attention.
Enfin, quid de ce que l’on appelle improprement la burqa ou tout vêtement qui couvre la femme de la tête aux pieds, et masque le visage ? Pour moi, c’est là le vrai signe ostentatoire, voire provocateur, non d’une religion mais d’un mode de vie rétrograde dont je n’entends pas favoriser ou banaliser le développement en France. Sans compter les arguments de sécurité qui doivent obliger les passants et passantes à être reconnaissables. Heureusement, il n’est pas si répandu que cela et souvent le fait de nouvelles converties, dont on sait bien qu’elles «en rajoutent» toujours ... Si interdiction il doit y avoir c’est celle-çi.
M.V

 
À 14:57 , Anonymous Anonyme a dit...

Pardon si mon remerciement (que donc je retire) vous à froissé... Et j'espère que plusieurs personnes souhaiteront débattre de la laïcité car érigée en véritable Principe cela est une question importante. Bien qu'ayant chacun nos opinions propres sur ce sujet, sachons toutefois que si un endroit ne saurait être marqué par le fait religieux, c'est bien l'Ecole et ses infrastructures (cantines,par éxemple).En espérant qu'il en soit toujours ainsi. Très instructif et intéressant l'article de Monsieur Giacomoni, ses interventions nous permettent, à nous, jeune génération et peut-être aux plus anciens aussi, de nous instruire un peu...donc je l'en remercie si toutefois cela m'est permit. JA

 
À 17:45 , Anonymous Anonyme a dit...

Où voyez-vous dans ma réponse que j'aurais pu être froissé ? Je crains un malentendu. Si j'avais été froissé - et je ne vois pas par quoi- pensez-vous que j'aurais fait une réponse aussi longue ?
Je disais simplement que je ne voulais pas monopoliser la discussion sur ce sujet et attendre que d'autres se manifestent. Mais si vous préférez croire autre chose...
M.V

 

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