22 décembre 2009

DES SEIGNEURS DU MOYEN-AGE ?

Nous croyons déceler la présence des seigneurs à Rutali durant le Moyen-Âge en plusieurs endroits. Nous commencerons par Acqua Fredda et Castrabacca.

Entre Sant’Andria et U Santu, Acqua Fredda est peut-être l’Aqua Frigida où eut lieu vers 1080 le plaid du Marquis Albertus Rufus ou Alberto Rufo. Il est à remarquer que rufus veut dire rouge, devenu ensuite rossus d’où rosso en italien ou roux en français. C’est le surnom U Rossu en corse donné à Rutali aux Alfonsi (sans connotation péjorative) mais aussi l‘origine du patronyme Rossi. Plusieurs auteurs parlent de ce plaid dont Silio P. P. Scalfati dans « La Corse médiévale » aux éditions Alain Piazzola en 1994. Il nous dit que ce placito marchionale corso ou plaid d’un marquis corse, est le seul dont on ait connaissance et représente la plus ancienne attestation sûre de la présence des Obertenghi en Corse. À proximité, le ruisseau de "Castrabaccha" ainsi cadastré à Rutali. Il ne faut pas y voir le sens de châtrer et à plus forte raison châtrer une vache, y comprendre peut-être un endroit pour enfermer les bovins mais plutôt ce mot venant du latin castra, fossé, circonvallation mais aussi castrum, le château fort et alors nous aurions la compression de Castrum ad Aqua c’est-à-dire Château d’Acqua. Je suis allé en cet endroit de Castr’ à Acqua (ou Castrabacca si vous voulez) plus haut que Sant’Andria si l’on suit l’ancien chjassu ou chemin vers Santa Chjara, une première fois avec Angelo Pantanacce guide, à partir de la route de Santa Chjara actuelle car l’accès y est plus facile en y descendant à partir de A Muccarella. Angelo a montré une casetta ou maisonnette ancienne et même une eau froide qui coule d’une teghja (pierre ou rocher). Puis une seconde fois, en octobre 2003, avec Jean Battì Lucciardi alors étudiant à l’Università di Corti pour la période du Moyen Âge. Nous avons peut-être là en ces deux endroits, la clef de ces seigneurs du Moyen Âge. Les dimensions de cette « casetta » sont de : 5,35 m de long, 4,67m de large. Murs bien faits. L’entrée possède un mur en biais soit 1,3m et 0, 94m. Le dessus de porte (suprusciu ou linteau) un en bois et un en pierre La pièce contient une « scanceria » ou emplacement dans le mur servant à ranger. Il y a un étage comme toute les « casette » où l’on pouvait de l’extérieur apporter des produits. Les pierres des murs son liés de « terra rossa » ou terre glaise. Le toit défait.

Des analyses plus poussées permettront de voir si nos hypothèses sont fondées. Si oui, où était ce castrum si l’on excepte la casetta ?

Louis Giacomoni.

8 commentaires:

À 13:21 , Anonymous Anonyme a dit...

SVP, c'est quoi un plaid ?
vulgarisons, vulgarisons...

 
À 14:06 , Anonymous Anonyme a dit...

Placito en italien, plaid [plè] en français veut dire sentence d'une autorité judiciaire au Moyen Age.

Louis

 
À 14:20 , Anonymous Anonyme a dit...

ghje per copresi

 
À 18:54 , Anonymous Anonyme a dit...

mon cher louis
quelle délectation que de lire vos écrits.
je ne m'en lasse vraiment pas .
wb

 
À 08:12 , Anonymous Anonyme a dit...

Et de là vient le mot..plaider.En histoire médiévale cela désigne aussi la cour de justice du Seigneur.
bc

 
À 14:48 , Anonymous Anonyme a dit...

En se connectant au blog avec Internet Explorer, ma rubrique de la semaine n'apparaît pas sauf toutefois l'illustration.
Je me permets donc de la restituer par un "copier-coller"...
D.D.

TRUCS DE NOËL EN PROVENCE…

À Noël en Provence, et maintenant ailleurs aussi, on respecte la tradition des 13 DESSERTS. Pourquoi treize ? Eh bien n’oublions pas que Noël est avant tout une fête chrétienne et le nombre 13 fait référence au nombre de convives de la Cène : le Christ et les douze apôtres lors du dernier repas.

Suivant les familles et les régions, la composition de ces 13 desserts varie. À Marseille, il y a traditionnellement la POMPE* À L’HUILE d’olive (certains la préfèrent au beurre), les 4 "MENDIANTS" qui se réfèrent aux ordres religieux _ noisettes ou noix, amandes, figues sèches, raisins secs _, les NOUGATS (le blanc qui évoque les jours heureux et le noir les jours sombres), les DATTES, les ORANGES, du raisin frais, des pommes, des poires (mais pas de scoubidous  !), le melon vert ou verdau (prononcer verdaou). On peut bien sûr prévoir un autre assortiment de friandises.

* : Certains disent indifféremment "pompe à l’huile" ou "gibassié (gibassier)", mais bien que proches de goût ces deux pâtisseries diffèrent de par leur aspect et leur consistance. La pompe est une sorte de pâte briochée, le gibassié est moins souple et plein de bosses ou gibbes d’où le nom…

Le 18/12/2006, j’avais communiqué la recette de la pompe à l’huile. Cette année je vous propose d’essayer celle du GIBASSIÉ.

_ Ingrédients : [300 g de farine° _ soit 150g de farine T45 et 150g de farine T65 _, 1 sachet de levure boulangère, 80g d'une bonne huile d'olive ou 10 cs, 80g de sucre roux, 10 cuillères à soupe de lait (lait végétal ou lait de vache), 25g d'eau de fleur d'oranger ou 4 cs]. Pour l'aromatiser : soit le zeste râpé d'une orange ou d’un citron non traités, soit des graines d'anis vert.

° : En version sans gluten, remplacer la farine de blé par 150 g de farine de riz et autant de farine de pois-chiche.
_ Préparation : Pétrir les ingrédients à la main, jusqu'à obtenir une belle boule de pâte, souple et parfumée.

Laisser reposer 1h à température ambiante, puis repétrir.

Remarque : Cette étape de la réalisation peut se faire dans la cuve d’une machine à pain pour ceux qui en possèdent une. Mettre les ingrédients liquides, puis solides, dans la cuve de la MAP, régler sur « pâte_dough ».
Former soit 2 grandes galettes, en forme de feuille allongée, avec des entailles, soit plusieurs petites.

Laisser lever 30 minutes sous un torchon propre, et préchauffer le four à 180°. Enfourner 30 minutes à four chaud. Sortir, laisser refroidir, et attendre, soit Noël, soit 2-3 jours, pour mieux en profiter !

Tout comme pour la pompe, on ne coupe pas le gibassié avec un couteau mais on le ROMPT* !!

" Joyeuses fêtes de Noël à tous et bon bout d’an…" D.D.

*N.D.L.R: Comme lors de la Cène: "Jésus prit le pain, le rompit, le donna à ses disciples..."

 
À 10:27 , Anonymous Anonyme a dit...

Sur le document il est fait mention d'un lieu-dit : CASTRICALLA et non CASTRABACCHA !

Que signifie ce dessin dans le titre

 
À 19:40 , Anonymous Anonyme a dit...

Je voudrais répondre au dernier intervenant sur Castricalla et Castrabaccha ainsi que le « dessin » du titre.
Le lieu-dit Castricalla figure dans le texte du plaid ci-dessus. Castrabacca qui pourrait être Castr’à Aqua soit Castrum ad Aqua, se situe à Rutali près d’Acqua Fredda, plus haut que Sant’Andria. Castricalla par contre est un lieu-dit de Santu Petru di Tenda, situé en- dessous du hameau I Vezzi. Il est appelé aujourd’hui Castricaglia tout comme en 1607/1609 dans le ceppu ou registre du notaire Evangelista Campiani qui l’orthographie Castrigaglia. À cette époque, Castellano quondam (= fils de feu) Capitano Gieronimo de Casta y avait un moulin où il fit faire des travaux pour 40 lires. Sur le Plan Terrier dont la levée a été effectuée en 1773/1774, il est fait mention d’un ruisseau « alla Castagallia », en y privilégiant ainsi l’appartenance aux nobles Casta. Donc soit le nom primitif de « castricalla » (qui voudrait dire en latin : le sentier du château fort) est juste et pour cela il faudrait voir l’original du plaid. Soit il y a un i à calla devenu gaglia ou gallia qui pourrait signifier en hauteur.

Concernant le dessin, il s’agit d’une photo de la source à Castrabacca, de l’eau qui s’égoutte de la roche qui est appelé quelquefois teghja. Cette roche qui a donné des noms dérivés comme tighjale, tighjetu, tighjella, tighjime. À Castrabacca, cette teghja est peut-être celle mentionné dans ce plaid sous la forme de Tegia. Le lieu-dit Castrabacca possède un jardin qui était cultivé par Matteu Cordoliani. Il est près d’une forêt (latin silva).

Louis.

 

Enregistrer un commentaire

Abonnement Publier les commentaires [Atom]

<< Accueil