1909, le 30 juillet
Parce que je le vaux bien
En 1907, Eugène Schueller, jeune chimiste français, met au point une formule permettant de teindre les cheveux. Fort de son succès, il crée le 30 juillet 1909 la Société française de teintures inoffensives pour cheveux, qui deviendra en 1939 L'Oréal. Presque un siècle plus tard, la petite société française est devenue le plus grand groupe de cosmétique du monde, dont le slogan est aujourd'hui mondialement connu. Eugène Schueller était le père de Liliane, épouse Bettencourt, une des femmes les plus riches du monde, qui défraye la chronique en ce moment. Ce que l'histoire officielle de lOréal passe sous silence est qu'Eugène Schueller a été le principal financeur des groupes d'extrême droite française, avant la guerre, dont la sinistre "Cagoule" et qu'après la guerre, nombre de collabos passés entre les mailles du filet de l'épuration ont trouvé refuge et large subsistance au sein du groupe l'Oréal. Enfin, tout ceci n'entame en rien la considération publique que leurs largesses financières leur permettent d'entretenir...
7 commentaires:
Un peu long cet article, mais complet et très
édifiant:
www.voltairenet.org/article12751.html
Fullettu
Oui, très instructif, vraiment!!
mais à l'étranger (New York Times 18 juillet) on n'oublie pas de rappeler qu'après la guerre Mitterrand a protégé Schuellee, voire songé à en faire un premier ministre et que Mme Bettencourt a pris soin de mettre du foin à tous les rateliers, étant plutôt plus proche des socialistes... C'est rafraîchissant de lire la presse anglo-saxonne pour échapper un peu à l'unisson de la presse française. Citation
L’Oréal is a global cosmetics leader with brands that include Maybelline and the Body Shop. It is a champion of French industry but also has a complicated political history with both the right and the left. Its founder in 1909, Eugène Schueller, Mrs. Bettencourt’s father, supported the Nazis; Mrs. Bettencourt’s husband, André, wrote for a Nazi-sponsored, anti-Semitic weekly in the early years of the war.
But André Bettencourt later joined the French Resistance and was a youthful friend of François Mitterrand, the future Socialist president. After the war, Mr. Mitterrand helped protect the Bettencourt family and L’Oréal from anti-Nazi campaigns and even considered making Mr. Bettencourt prime minister in 1986.
Mrs. Bettencourt, like her late husband, is considered to have been closer to the Socialist Party than to the Union for a Popular Movement. Shy and regal, she is the richest woman in Europe, with a fortune estimated at $20 billion and a 31 percent stake in L’Oréal.
She joined the company at 15, as an apprentice. But as she aged, she grew estranged from her own daughter, Françoise Bettencourt-Meyers, 57, who suspected that members of her mother’s entourage, including a society photographer, François-Marie Banier, 63, were manipulating her to enrich themselves. Mrs. Bettencourt has given Mr. Banier, for example, about 1 billion euros’ worth of annuities, paintings and other gifts, including, it seems, an island in the Seychelles.
L’Oréal has always played politics, backing the parties in power and courting important personalities. Mrs. Bettencourt, for instance, had a private meeting with Mr. Sarkozy in the Élysée Palace to discuss the impact of the scandal on L’Oréal. And Mr. Woerth’s wife, Florence, was hired by Mrs. Bettencourt to help manage her money — after Mr. Woerth asked Mrs. Bettencourt’s wealth manager, Patrice de Maistre, to give her “career advice.” This conflict of interest ended only when Mrs. Woerth quit her job in the midst of the scandal.
Mr. Woerth has been officially cleared of interfering in Mrs. Bettencourt’s taxes, but others who have worked in the ministry have said that it is inconceivable that he would be unaware of the file of France’s wealthiest woman or that his subordinates would be unaware of his wife’s employment.
Suggestions that Mr. Sarkozy took envelopes of cash from Mrs. Bettencourt have been put to rest, but the police are pursuing an allegation from a disgruntled former Bettencourt accountant, Claire Thibout, that Mr. Woerth was illicitly given 150,000 euros in cash for Mr. Sarkozy’s 2007 presidential campaign. Money, she said, was not just for Mr. Woerth. Without being specific, Ms. Thibout said many politicians arrived for tea and envelopes. “These gentlemen often came to get money,” she told the police, in leaked testimony.
At least three criminal inquiries are now under way, all under Philippe Courroye, the public prosecutor of Nanterre, who has been criticized as too close to Mr. Sarkozy. A fourth, by an independent investigating judge, Isabelle Prévost-Desprez, is soon to begin, despite Mr. Courroye’s objections."
et, vu de l'étranger (New York times, 18 juillet)
http://www.nytimes.com/2010/07/19/world/europe/19france.html?_r=1&scp=9&sq=bettencourt&st=nyt
Votre redaction peut preter à confusion, Mitterand a pu difficilement penser a Schueller pour Matignon en 1986, puisque celui-ci était mort depuis trente ans....Par contre il est exact que dans cette période de cohabitation, il a pensé, fugitivement, à un homme de droite avec qui il n'aurait pas de conflit personnel: André Bettancourt avec qui il avait fait de la resistance. Cette resistance fût- elle tardive et en quelque sorte "de précaution" pour se faire pardonner un passé pétainiste? Compte tenu de l'ambiguité des deux personnages on ne peut pas l'exclure, comme on ne peut nier chez eux un sincère sursaut patriotique... L'ombre demeurera. Par contre que ce passage dans la resistance ait pu permettre à son futur gendre de "blanchir" Schueller, c'est indubitable. Rares ont été les types clairs, danc cette période, généralement ils y ont laissé la vie...
Bravo pour le copier-coller mais traduction SVP !
en effet c'est à André Bettencourt que Mitterrand avait songé pour Matignon.
Voici la traduction de la citation du NYT :
L’Oréal est un leader de l’industrie des cosmétiques qui possède Maybelline et Body Shop. Entreprise phare de l’industrie français, elle a aussi un passé politique compliqué entre la droite et la gauche. L’homme qui l’a fondé en 1909, Eugène Schueller, le père de Mme Bettencourt, fut un partisan des nazis ; le mari de Mme Bettencourt, André, collabora à un hebdomadaire anti-sémite («La Terre Française » NDT) sponsorisé par les nazis, dans les premières années de la guerre. Cependant André Bettencourt rejoignit plus tard les rangs de la résistance et fut un ami fidèle de François Mitterrand, le futur président socialiste. Après la guerre, M. Mitterrand aida à protéger la famille Bettencourt et l’Oréal des campagnes anti-nazies et envisagea même de nommer M. Bettencourt ministre en 1986.
Madame Bettencout, comme son défunt mari, est considérée comme ayant été plus proche du parti socialiste que de l’UMP. Timide et altière, elle est la femme la plus riche d’Europe, avec une fortune estimée à 20 milliards de dollars et 31 % des parts de l’Oréal qu’elle intégra comme apprentie à l’âge de 15 ans. En vieillissant, elle s’est brouillée avec sa propre fille, Françoise Bettencourt-Meyers, 57 ans, qui soupçonnait que des membres de l’entourage de sa mère, notamment un photographe mondain, François-Marie Banier, 63 ans, la manipulaient pour s’enrichir eux-mêmes. Ainsi, par exemple, Mme Bettencourt à donné à M. Banier l’équivalent d’un milliard d’euros environ en salaires, tableaux et autres cadeaux, dont, semble-t-il, une île aux Seychelles.
L’Oréal a toujours participé à la vie politique, soutenant les partis au pouvoir et courtisant les personnalités politiques. Ainsi, Mme Bettencourt a eu un entretien particulier avec M Sarkozy à l’Élysée pour parler de l’impact du scandale de l’Oréal et l’épouse de M Woerth, Florence, avait été engagée par Mme Bettencourt pour l’aider à gérer ses finances, après que M Woerth avait demandé au gestionnaire de la fortune de Mme Bettencourt, Patrice de Maistre, de donner à sa femme des « conseils sur sa carrière ».
M Woerth a été officiellement lavé des soupcons d’intervention dans le dossier fiscal de Mme Bettencourt mais pour certains collaborateurs du ministère, il est inconcevable qu’il n’ait pas été au courant du dossier de la femme la plus riche de France ou que ses subordonnés n’aient pas été au courant de l’emploi de sa femme.
Les allégations suggérant que M Sarkozy aurait reçu des enveloppes d’argent liquide de Mme Bettencourt ont été réfutées mais la police enquête sur l’allégation d’une ancienne comptable rancunière de Mme Bettencourt, Claire Thibout, selon laquelle M Woerth aurait reçu illégalement 150 000 euros en liquide pour la campagne présidentielle de M Sarkozy en 2007. Cet argent, dit-elle, n’était pas seulement pour M Woerth. Sans donner plus de précisions, Mlle Thibout a déclaré que beaucoup de politiciens venaient prendre le thé et des enveloppes. « Ces messieurs venaient souvent pour recevoir de l’argent », a-t-elle déclaré à la police, selon une fuite judiciaire. Trois procédures judiciaires au moins sont actuellement en cours, toutes diligentées par Philippe Courroye, le procureur de Nanterre, qui a été critiqué pour être trop proche de M Sarkozy. Une quatrième investigation menée indépendamment par un juge d’instruction, Isabelle Prévost-Desprez, va bientôt commencer, malgré les objections de M Courroye.
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