10 août 2010

Suite à notre article sur le premier bombardement atomique
Ces précisions d'Yves Cordoliani, LES SUITES D'HIROSHIMA ET NAGASAKI Aujourd'hui, le nombre de morts survenues secondairement par cancers dans la population d'Hirohshima et Nagasaki irradiée par les bombardements mais qui avaient survécu aux effets immédiats est connu avec une grande précision. Dans les années 50 il a été mis en place une commission internationale,comprenant moitié de scientifiques et médecins japonais, pour étudier l'ensemble de la cohorte des irradiés. Les données issues de cette étude (Life span study ) ou étude sur la vie entière (des irradiés) est à la base de nos connaissances sur les effets cancérogènes des radiations. Au total, sur les 120 000 irradiés suivis depuis 1950, on dénombre environ un millier de cancers dus à l'irradiation. Les premiers cancers survenus ont été les leucémies, moins de 100, dans les 15 premières années après les explosions, puis on a vu apparaître une augmentation des autres cancers, avec un risque proportionnel à la dose reçue. La plus récente synthèse date de 2007 .
L'étude des survivants des bombardements atomiques d'Hiroshima et Nagasaki "Life Span Study" (LSS) reste la principale source de données épidémiologiques pour l'évaluation du risque cancérogène des faibles doses de rayonnements ionisants chez l'homme et pour l'établissement des recommandations en radioprotection. Il s'agit ici du second rapport sur les données d'incidence des cancers solides dans la cohorte LSS, la première évaluation ayant étudié une sous-cohorte de 50 000 personnes entre 1958 et 1987. Résultats : Pour tous les cancers solides regroupés, on a estimé que environ 850 des cas de cancers (11%) étaient associés à l'exposition radiologique lors du bombardement atomique dans la cohorte ayant reçu une dose au colon de plus de 0,005 Gy. Les excès de risque pour l'ensemble des cancers solides regroupés, et pour beaucoup de sites individuels, montrent des variations significatives avec le sexe, l'âge à l'exposition et l'âge atteint. Ainsi, on a estimé que, pour un homme de 70 ans exposé à l'âge de 30 ans, le taux de cancer solide augmentait de 35% par Gy Cet excès de risque relatif diminue légèrement avec l'âge atteint. Malgré ce déclin avec l'âge atteint, les taux de risque absolu de cancer augmentent sur toute la durée de l'étude, ce qui montre bien que l'augmentation du risque de cancer radio-induit persiste toute la vie, quel que soit l'âge à l'exposition. Conclusion : En raison de l'augmentation persistante du risque de cancer solide, la cohorte LSS devrait continuer à fournir de nouvelles informations importantes sur l'exposition radiologique et le risque de cancer solide au cours des 15 à 20 prochaines années.
Tout cela est sans doute un peu aride pour les non spécialistes et explique la croyance générale en un "nombre inconnu mais très grand .." de cancers survenus chez les irradiés. La réalité est tout autre : s'il y bien eu augmentation de cancers elle reste faible (<1000)> (chacun d'entre nous à 1 "chance" sur 3 de développer un cancer et 1 "chance" sur 4 d'en mourir, c'est à dire que parmi tous les survivants irradiés d'Hiroshima et Nagasaki, devaient de toute façon survenir "naturellement" 25 000 cancers mortels.
Ajoutons qu'à ce jour, et toujours contrairement aux idées reçues, il n'y a aucune modification génétique chez les descendants des irradiés.
Longue vie à "Voce di Rutali"
Yves Cordoliani* *Que l'auteur veuille bien pardonner la rédaction: sa contribution longue, argumentée et documentée a du être singulièrement raccourcie et synthétisée pour figurer sur un support tel que le blog. J'espère qu'elle n'en sera pas dénaturée.

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