LE LIVRE DU (LUNDI)...

La chronique de D.D ne nous étant pas encore parvenue, nous passerons celle de M.V arrivée (fort heureusement) en avance.

Cette semaine, j’ai lu «  Dans la mer il y a des crocodiles » de Fabio Geda, une histoire vraie aux éditions Liana Levi

Enaiatollah Akbari est un jeune garçon Hazara, une ethnie haïe et persécutée  par les Talibans d’Afghanistan. Pour lui sauver la vie, sa mère l’emmène au Pakistan et l’abandonne en lui faisant promettre d’être toujours quelqu’un de bien. Commence alors un long et douloureux périple de cinq longues années ,à travers l’Iran, la Turquie et la Grèce jusqu’à l’Italie .  Là, à Turin, Enaiat rencontrera Fabio Geda, un journaliste, qui, touché par son récit et son authenticité, décide de raconter une histoire à quatre mains, celle, banale et terrible de  tous ces jeunes  qui fuient la misère et les persécutions, et qui, plein d’espérance, affrontent tous les dangers pour trouver une vie meilleure.

Le ton évite tout misérabilisme, les mots sont simples et vrais, à l’image de ce jeune
homme, qui relate son voyage insensé sans amertume,avec une objectivité tranquille et pas mal d’humour aussi . Il raconte ses souffrances, sa solitude, le travail épuisant et mal payé, la brutalité de la vie de clandestin, la peur dans le ventre des camions ou dans les canots, mais aussi des moments de chance et des rencontres pleine d’humanité.
Ce livre n’est pas triste, il se lit comme une aventure, terrible aventure . Il y a de la poésie dans ce témoignage. Et surtout il  nous interroge sur nos rapports avec les » autres », avec  ces « étrangers »si lointains et si proches, qui ont  le même besoin que nous de vivre une vie digne et pleine, et qu’on regardera peut être d’un autre œil après cette lecture.
M.V.