OUFF !

Je ne vous impose jamais d'article politique, mais ces jours-ci, pendant que nous devisions gentiment, se jouait le sort de millions de gens, le notre et celui de nos enfants. 
La brèche par laquelle le tsunami monétaire risquait d'emporter nos économies, nos emplois, l'ensemble du système sur lequel est fondé notre vie quotidienne, est momentanément colmatée. Je dis momentanément, parce que pour l'instant les engagements vertueux des gouvernements sont purement déclaratifs, même si dans le cas de l'Italie, l'union européenne a exigé de Berlusconi une longue lettre de promesses de gestion rigoureuse. 
La France n'échappera pas à cette discipline et le débat des Présidentielles en sera fortement influencé. On sait où vont mes préférences, mais si ceux qui nous gouvernent et ceux qui aspirent à le faire veulent être des hommes d'état et non de simples politiciens, ils doivent le dire aux Français. La différence ne se fera pas sur l'ampleur des sacrifices mais sur leur juste répartition. L'Italie, l'Espagne, la France... et les autres tiendront-elles les promesses de Bruxelles, et le pourront-elles ?  Les opinions publiques sont-elles prêtes à admettre que l'amputation, même si elle est douloureuse, est toujours préférable à la gangrène. L'avenir nous le dira.
L'autre souci tient à l'implication des pays émergents, et notamment la Chine, dans le renforcement du Fonds d'intervention européen. Bien sur, lorsqu'on est à sec il faut chercher l'argent là où il est, et Pékin est assis sur un immense trésor de guerre provenant de ses exportations. Bien sur, les chinois ont tout intérêt à éviter la faillite de leur principal client, ils raisonnent froidement. Mais cela leur donnera une arme de dissuasion massive pour contrecarrer les tentatives de régulation du commerce international. Comment protéger le marché européen de l'invasion des produits chinois, comment sauvegarder nos productions par un cordon douanier aux frontières de l'Europe, si l'on devient à ce point dépendant du soutien financier des chinois ?
Enfin, il est à craindre que les mêmes causes reproduisent les mêmes effets, dans deux ans, dans trois ans, si les comportements des agents économiques ne changent pas, si les pays ne se dotent pas d'une véritable administration fiscale, si chez nous les institutions sociales continuent à se voiler la face devant les fraudes et les abus qui finiront par miner notre système de protection... si...si... On oublie vite aujourd'hui, la crise passée on a tendance à négliger le traitement, alors ça recommencera, jusqu'au crash, jusqu'à de nouveaux Hitler.
M.V