30 mars 2009

L’AMIANTE, UN MAL DANS LA DURÉE Pour une stèle à la mémoire des 1400 mineurs de la mine d'amiante de Canari. Plusieurs hommes du Nebbio ont travaillé à Canari. À Rutali nous avions même un filon de « tigliu » sur place, dont il reste des traces, on sait aujourd’hui combien les effets en furent, et seraient encore si on fouillait trop la terre à ces endroits, nocifs. Le site de Canari (Haute-Corse), a été exploité pendant vingt-quatre ans par la Société des mines d'amiante (SMA), avant de fermer ses portes en 1965. Quarante ans après sa fermeture, l'usine d'amiante n'a jamais été réhabilitée. 150 000 mètres cubes de déchets amiantifères recouvrent toujours une surface de 50 hectares, à flanc de montagne, & on continue de constater un taux d'amiante anormalement élevé dans 132 communes des alentours de Canari. " Les ouvriers travaillaient sans masque, ils avaient le nez bouché par la poussière d'amiante qui obstruait leurs narines comme du ciment (...). Ceux qui étaient atteints de mésothéliome - une tumeur de la plèvre - mouraient de suffocation dans d'atroces souffrances." Dans la salle d'audience, les " survivants " de Canari acquiescent en silence. Parmi eux, Ange-Toussaint Pietrera souffre d'asbestose, une maladie rare, en théorie, puisqu'elle suppose l'inhalation d'une quantité exceptionnelle de poussière d'amiante : " J'ai travaillé à la mine de 1956 à 1958, se souvient-il... à l'ensachage, où nous remplissions des sacs d'amiante, je ne voyais pas mon vis-à-vis à un mètre... L'air était irrespirable." Le périmètre de contamination, cependant, s'étend bien au-delà des 1 400 mineurs de Canari. L'amiante a empoisonné à tous les stades de son exploitation, depuis les manutentionnaires du port de Bastia jusqu'aux marins qui en assuraient le transport vers Marseille, en passant par le personnel des usines de traitement du minerai sur le continent. Pour la première fois dans le dossier de l'amiante, un site de production est donc directement attaqué en justice, à travers ses anciens actionnaires, dont la société Eternit... " Une sanction lourde est le seul moyen de faire comprendre aux industriels qu'ils ne pourront plus agir en toute impunité ", estime François Martin, vice-président de la Fédération nationale des accidentés du travail et handicapés (Fnath).

1 commentaires:

À 00:19 , Anonymous Anonyme a dit...

Je me rappelle être passée devant cette usine durant l'été 67, donc deux ans après sa fermeture. J'avais alors été stupéfaite de constater que la route longeait d'énormes tas de déchets d'amiante sur plusieurs dizaines de mètres ? ! Je ne sais quand, ni comment ces scories furent enlevées mais ce qui est certain c'est que des milliers de touristes empruntèrent cette route mais surtout des habitants des alentours... et eux plusieurs fois durant des années et par tous les temps, notamment de grand vent !!!
Il faut le rappeler, on connaissait la nocivité de l'amiante depuis déjà le début du vingtième siècle, bien avant l'exploitation de la mine de Canari ! C'est une HONTE, un véritable SCANDALE !!!
D.D.

 

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