15 octobre 2009

Avec un peu de retard, mais qu'est-ce que 48 heures au regard de l'histoire... voici la rubrique de Louis Giacomoni I MURI

Les murs

Pour celui qui se promène le long des anciens chemins (i chjassi) ou des clos (i chjosi), le regard est attiré par ces murs en pierres sèches coiffés de genres de dalles. Eh bien, nous avons trouvé trace dans le livre de raison d’Achille Murati où celui-ci relate ses accords avec les constructeurs de ces murs. Pour protéger les cultures, il fallait que les murs soient assez hauts et solides. Le contrat stipulait cinq empans (palmi) de hauteur sans compter la barrette (beretta ou barretta) qui chaperonnait. Dans la relation du 11 janvier 1844 avec le caporal (capurale) génois Michele Mazzi, il est même spécifié trois palmi de largeur en bas pour le mur à E Cime de Muratu. Le caporal était à la tête de deux ou trois compagnons. Ces Génois que l’on retrouve dans les aménagements des maisons d’Achille (deux maçons et un manœuvre en 1844 Agostino, Paolo et Gaetano Vicchi ou la construction des pagliaghji mais aussi pour faire les fossés (i fossi) ou les essouchements (i dicceppi). D’autres italiens ont travaillé pour Achille Murati : des Lucchesi (de Lucca ou Lucques) pour les travaux courants mais aussi des maîtres maçons de Firenze (Florence), de Parma (Parme) ou Modena (Modène). Les Corses ne sont pas en reste puisqu’on les cite dans l’édification des murs tels Benvenuti Pellegro (Pellegrino aussi) qui dès 1844 est locataire de A Casa à a Merla au Suttanu (actuelle maison Borragini) Giuseppino (Ghjisippinu) Albertucci, Andria Giudice, Ghjuvan Battista Giusti. À partir d’avril 1844, Benvenuti et Giusti ont construit un autre mur au milieu du chjosu à E Cime pour 76 canne puis continué aux Furcioni pour 36 canne. En 1845, Pellegru Benvenuti a terminé le mur du chjusellu (petit clos) de l’Albarelli cultivé par lui-même de même en 1846 le mur du jardin de l’Ornelli. Il était récolteur des châtaignes pour l’Albarellli et les Pumuntiche (Achille Murati avait 21 châtaigneraies). Il a travaillé aussi pour les murs dans la plaine du Nebbiu. Le 28 mai 1843, Achille fait le compte avec Mo Gaetano Cigognani et les compagnons Benvenuti et Michelino, pour les paillers aux Egriate (Agriate) et il en est résulté 8 journées et demie à 2 F 5 s pour chacun au total 59 francs moins 4 F 8 s pour du pain et de l’huile prise.

Le 3 août 1851, Achille a concédé A Prisicciula pour 9 ans à Agostino Bazzicalupo génois demeurant à Pruneta de Vallecalle sans loyer ni terraticu mais il devra la cultiver, fermer et planter de noyers. De même le 14 septembre, Achille lui cède pour réduire en jardin les terres de A Rigagnese de quatre mezinate environ et bénéficié des châtaignes et autres produits jusque fin septembre 1852. Agostino devra fermer avec un mur en pierres sèches haut de cinq palmi sans compter la beretta, toute la partie supérieure de la route à l’angle du pailler supérieur et de l’angle du pailler inférieur jusqu’aux Fundaloni.

À noter que Giulia Maria Bazzicalupo née en 1811 à Gênes et décédée en 1864 à Campu di Monte de Muratu mariée avec Giovan Garibaldi étaient les grands-parents de ma grand-mère Ghjulia Maria Garibaldi épouse de Ghjuvan Battistu Giacomoni.

5 commentaires:

À 16:07 , Anonymous Anonyme a dit...

dur dur à lire

 
À 17:05 , Blogger U cuccu a dit...

Précisez S.V.P.
Je ne vois pas ce qui est dur. La longueur du texte peut-être, mais c'est une chronique historique, pas des "news". Toutes les précisions ? Il s'agit de l'extrait d'un journal, pas d'une synthèse... Aidez, par vos précisions, nos rédacteurs à mieux faire sans, pour autant, vider leur contribution de toute substance.

 
À 17:45 , Anonymous Anonyme a dit...

Je trouve cette chronique extrêmement intéressante et bien renseignée, il s'agit là d'un travail digne d'un universitaire archéologue des âmes et des moeurs rurales.
Alors ne demandons pas à "zapper", les érudits ne font pas encore dans le "reality show"...
Bravo à Louis et longue vie à sa rubrique!

 
À 20:50 , Anonymous Anonyme a dit...

toujours aussi distrayant,bien écrit et très bien documenté.
continuez ,mon cher louis, à nous réconcilier avec le passé pour que l'avenir de nos enfants et petits enfants ai un sens.
wb

 
À 09:04 , Anonymous Anonyme a dit...

Merci à ceux qui aiment mes écrits. La dernière phrase de WB définit bien les objectifs.
Circheremu à fà per u megliu.
Louis

 

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