04 février 2010

La deuxième guerre mondiale et la Résistance en Corse: POURQUOI NICOLI A-T-IL ÉTÉ EXECUTE ? Illustration: Un officier des Chemises Noires Jean Nicoli représentait pour la résistance corse un modèle de courage et de dévouement. Il bénéficiait d’une aura et d’une vénération particulière. La fusillade de la Brasserie Nouvelle à Ajaccio, le 17 Juin 1943, s’expliquerait, d’après Pierrot Orsoni qui en fut l’un des acteurs, par le fait que Giusti et Mondoloni ont pensé que Nicoli était en danger, compte tenu de la présence de l’O.V.R.A ( la Gestapo italienne) dans les parages. Cette fusillade a déclenché une série d’arrestations et de prises d’otages. Jean Nicoli est arrêté le 27 Juin. Il est soumis à la question car on sait qu’il est l’un des responsables de la résistance, il en est même un élément essentiel. C’est pourquoi la direction de la résistance envisage de tenter de le libérer. L’un de ces projets de libération est raconté par Albert Gherardi, responsable du Front National pour la région de Campile: il avait été envisagé d’enlever un officier supérieur italien pour l’échanger contre Nicoli. Au dernier moment, l’itinéraire de l’officier a été modifié et le projet n’a pu se réaliser. Il est aussi établi qu’une équipe, dirigée par Dominique Vincetti, devait procéder à l’enlèvement de Nicoli lors de son transfèrement à Bastia. Cette disposition ne sera probablement suivie parce que les militaires italiens qui étaient discrètement en relation avec la résistance ( il y en avait) avaient assuré que Nicoli ne serait pas exécute. L’espoir de sauver Nicoli se fit jour aussi après sa condamnation à mort. Après la chute de Mussolini en Italie, le 27 Juillet 1943, le colonel des Chemises Noires*, Cagnoni, avait pris contact avec la résistance corse, vers la mi-Août. Il avait donné des preuves de sa sincérité. il prétendait s’être porté volontaire pour commander le peloton d’exécution qui était à sa dévotion. Un simulacre d’enlèvement pourrait ainsi être organisé. Le général Magli ayant eu vent de l’affaire, avait remplacé Cagnoni et renforcé le peloton d’exécution. Cagnoni proposa alors une attaque en règle mais avertit que Nicoli serait sans doute abattu le premier. Tout était perdu. Le 30 Août au matin, Nicoli était exécuté. On sait peu de choses sur cette exécution. Il devait être fusillé dans le dos «comme les traîtres»**, mais on sait qu’en fait il a été décapité, car son corps exhumé par ses enfants, a été retrouvé au cimetière de Bastia la tête posée sur la poitrine. On suppose que Jean a été révolté d’être traité comme un traître. On dit que, faisant face à ses bourreaux, il se serait écrié: «Vous me fusillez dans le dos parce que vous n’avez pas le courage de me regarder dans les yeux. Vous êtes des lâches !» Alors la haine a fait son oeuvre. Sixte Ugolini N.D.L.R: * Les chemises noires étaient au sein de l'armée italienne un corps à part, composé de fascistes déclarés, fidèles de Mussolini. Un peu comme les S.S pour Hitler... ** Mussolini qui voulait annexer la Corse, la considérait comme terre italienne par nature et les Corse fidèles à la France comme des traîtres...!

3 commentaires:

À 11:53 , Anonymous Anonyme a dit...

Merci de ces informations qui renseignent et font méditer,sur notre (r)attachement à la France et à ses valeurs; un peu d'histoire de France partagée depuis la Corse au nom de la liberté , un peu d'histoire de Corse unie avec la République, dommage qu'il faille une guerre pour se sentir profondément français, dommage que s'affirmer français et corse, corse et français sans ordre soit devenu plus difficile;
au moment du sale débat sur l'identité, nous autres corses si bien intégrés et si peu aimés, sommes nous encore capables de défendre les valeurs de la République sans nous hisser les uns contre les autres et sans renier ce que nous sommes, sans confondre c'est à dire profondément différents.

 
À 13:33 , Anonymous Anonyme a dit...

quand j'étais en CM1/CM2 nous avions des cours d'instruction civique et je me souviens avoir eu les larmes aux yeux à l'énoncé de la mort de Fred SCAMARONI et jean NICOLI deux figures emblématiques de la résistance Corse.Qui s'en soucie maintenant?
WB

 
À 14:08 , Anonymous Anonyme a dit...

j'ai oublié de dire qu'une rue de Caen porte le nom de Fred SCAMARONI.
WB

 

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