RADIOACTIVITE (suite)

L'échange récent sur la radioactivité et la volée de bois vert qu'a reçue D.D qui avait courageusement tenté de tenir des propos raisonnables sur la disparité des risques, m'incitent à proposer cette contribution en pastichant la rubrique livre, quitte à m'exposer moi même à l'anathème, bien qu'il n'y ait dans ce que je dis que des faits aisément vérifiables et comme disait Lénine : "les faits sont têtus"

Cordo 

Pour compléter les échanges récents sur la radioactivité je propose fort immodestement dans la rubrique "livre" :

Non pour l'ensemble de son contenu, un peu aride pour les non-pratiquants des rayonnements, mais pour le chapitre "exposition au rayonnement naturel et artificiel". Il y est rappelé que la radioactivité est omniprésente dans notre environnement et en nous-mêmes. Dans l'organisme d'un humain de 80 kg se produit chaque seconde la désintégration de 10 000 atomes radioactifs (dont 6 000 de l'isotope 40 du potassium) ; la radioactivité de cet humain est donc de 10 000 Bq. Ce même potassium 40 est présent dans l'eau de mer au

taux de 13 Bq/l, c'est-à-dire 13 000 Bq/m³ : nous nous baignons dans la radioactivité au sens propre. Cette radioactivité naturelle se concentre plus ou moins dans les aliments, avec quelques exemples :

Pomme de terre 150 Bq/kg, lait de vache, 60 Bq/kg, viande 100 Bq/kg, huile de table 180 Bq/kg, eau minérale 1 à 5 Bq/l, poisson 120 Bq/kg, crustacés 150 Bq/kg.
La radioactivité supplémentaire qui pourra être détectée sous forme de quelques Bq de césium 137 dans le poisson n'a pas de signification biologique. Le césium est un analogue du potassium mais deux fois moins énergétique, donc avec de moindres effets biologiques). Pas de quoi avoir les chocottes en mangeant du poisson. ..Il faut dire que le tintamarre médiatique laisse peu la place à l'expression des médecins spécialistes des rayonnements et de leurs effets sur l'homme.

La radioactivité artificielle n'est pas différente de la radioactivité naturelle, et, n'en déplaise à l'un des contempteurs de DD, la radioactivité du granite provient essentiellement de la désintégration de l'uranium qu'il contient. L'isotope 238 donne tous les produits de filiation du radon (dont le polonium 210 qui se concentre dans les crustacés que nous absorbons avec grand plaisir, alors que cet élément, à forte dose, avait fait grand bruit en 2006 quand il avait été utilisé pour assassiner un dissident russe) ; l'isotope 235, lors de sa fission par un neutron de l'irradiation solaire naturelle, libère quant à lui tous les éléments radioactifs présents dans les déchets d'une centrale nucléaire. Ajoutons pour être complet que la capture d'un neutron solaire par l'uranium 238 donne du plutonium 239 et qu'il existe donc du plutonium "naturel " dans votre jardin (la terre contient en moyenne 3 mg d'uranium par kg, donc quelques atomes de plutonium y sont formés par le rayonnement neutronique) et bien plus dans terrains granitiques. Ainsi la Corse du Sud, granitique, est bien plus exposée que la Haute Corse, schisteuse (mais nous avons plus de rayonnement cosmique, on ne peut décidément pas y échapper).

Pour en savoir plus :

Paulin, " Radionucléides naturels  Masson, 2^ème édition 1997

Pradel "Le plutonium, c'est naturel" Radioprotection ; 1991