03 juin 2006

UN AUTRE JEAN VENTURINI, POÈTE Serge nous envoie ceci: "Voici ce qu'écrivait un autre Jean Venturini, mort en mer à 19 ans en 1940... Dans mes veines ce n'est pas du sang qui coule, c'est l'eau, l'eau amère des océans houleux... Des bonaces, des jours pleins gonflent ma poitrine, préludes aux blancs vertiges des ouragans... Des poulpes étirent la soie crissante de leurs doigts et leurs yeux illunés clignotent par mes yeux... Des galions pourris d'or, des mâts, des éperons de fer passent en tumulte dans des marées énormes... Tous les anneaux mystiques jetés aux lagunes adriatiques, je les ai pour les donner à celles que j'aime... J'ai des ressacs mugissants dans mes mains aux heures d'amour... Et trop souvent j'étreins d'irréelles écumes blanches qui fuient sous mon désir de chair... A mes frères voyants, et à mon oncle Jean." Serge, peux-tu nous en dire d'avantage sur l'auteur de ce très beau poème ?

2 commentaires:

À 06:50 , Blogger U cuccu a dit...

Au fait Sergiacciu, tu devais nous envoyer un poème traduit par jean-Bati.
Je n'ai rien reçu. Quid ?

 
À 07:47 , Anonymous Anonyme a dit...

Qui était ce Jean Venturini ?

"Seules les traces font rêver" lançait le géant René Char, un géant aux pieds d'argile.

Nous avons fort peu d'informations sur la vie si brève de ce poète doué et prometteur. On sent dans sa poésie un amoureux de la mer et surtout du grand large.

Il s'agit d'un voyant, l'influence rimbaldienne est prégnante, mais cela ne trouble guère.
Une grande innocence, une belle soif de pureté se révèlent à la lecture.

Même les relectures n'éteignent pas cette fascinante attraction pour la mer, bien au contraire.

C'est Pierre Seghers, grand lecteur de poèmes qui m'avait fait découvrir ce jeune poète mort au combat,le navire sur lequel il était a coulé en Méditerranée, magnifique tombeau pour l'homme libre, n'est-ce pas ?

"Homme libre, toujours tu chériras la mer!
La mer est ton miroir ; tu contemples ton âme
Dans le déroulement infini de sa lame,
Et ton esprit n'est pas un gouffre moins amer."

A prestu,
Sergiacciu

(NB : Cuccu, les deux dernières lignes n'étaient pas dans le poème, ce ne sont pas des vers mais une dédicace ma foi toute personnelle.)

 

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