11 mai 2008


LA BATAILLE DE PONTE-NOVU
8 mai 1769
Un recit Nicolas Lamberti

Après la défaite de Borgo (8 octobre 1768), et suite à l’humiliation que subie par le roi de France devant les autres Nations, Choiseul décide qu’il est temps de porter un coup décisif dans l’île. Il commence par relever de ses fonctions de commandant en chef le marquis de Chauvelin, un incapable, et le remplace par Noël Jourdan de Vaux, un militaire expérimenté. Il convint ensuite le roi Louis XV d’envoyer des renforts et, en avril 1769, De Vaux débarque sur l’île en ayant à sa disposition une force considérable de 22 000 hommes et un gros parc d’artillerie.
De Vaux décide de frapper la Nazione de manière radicale et après avoir réuni toutes ses forces, il prend pour parti de marcher sur Corte, la capitale. Il garde sous son contrôle le gros des forces et confie la protection des ailes à Arcambal et Marbeuf. Avançant en colonnes, l’armée française se rapproche du pont de Ponte Novu, passage obligé pour accéder au centre de la Corse. Ayant appris cela, Paoli ordonne la mobilisation générale et décide de porter secours aux garnisons de miliciens qui, sans cela, sont menacés d’être noyés sous le nombre. Mais l’avance Française est rapide. Le 4 mai, le régiment de Rouergue entre dans Oletta. Le 5 mai, Marbeuf prend Borgo et le 7 mai, l’avant-garde française arrive au Col de Tenda, qu’abandonne 500 Nationaux après avoir tenté en vain de résister. Le 8 mai, Paoli s’installe sur la rive droite du Golo, et installe, dans une redoute située de l’autre coté du pont de Ponte Novu, les Mercenaires Etrangers.
Sur l’aile gauche des Nationaux, les Milices de Balagne, de Petralba et de Santu Petru engagent les combats avec l’aile droite française qui résiste bien. Pendant ce temps, sur l’aile droite Corse, 2000 miliciens traversent, par groupes de 200, le Golo à gué et tombent sur l’avant-garde française près de la chapelle de San Ciprianu, au sud du village de Lento. Surpris et subissant le feu continu des Corses, les régiments de grenadiers des Volontaires de l’Armée commencent à entamer un mouvement de déroute. Apprenant rapidement la nouvelle depuis son quartier général, établi à Lento, De Vaux envoie rapidement en soutien les régiments de la Marine, puis il ordonne une contre-attaque générale lorsqu’il apprend que sur son aile droite, Arcambal a définitivement repoussé les milices de Balagne.
Craignant d’être pris en tenaille par des mouvements tournant d’Arcambal et de Marbeuf, les troupes Corses de la rive gauche du Golo commencent à décrocher de leurs positions à San Ciprianu, Canavaggia et Costa Roda et replient vers Ponte Novu, le gros de l’armée française sur les talons. Près de 3000 Nationaux se présentent alors pour passer le pont, lorsque les Mercenaires Etrangers, installés dans la redoute, se mettent à leur tirer dessus (erreur ou trahison, on ne saura jamais…), bloquant la route de la retraite. La confusion qui s’en suit permet à l’avant-garde française de reprendre contact dans le dos des Nationaux et aux premières troupes d’Arcambal (les légions de Soubise et 4 compagnies du régiment de Champagne) de les prendre de flanc. C’est alors la déroute, la plupart des hommes réussissent à se réfugier sur les berges du Golo (il traverseront le fleuve au cours de la nuit) mais certains qui sont restés coincés près du pont, entre 250 et 500 selon les sources, refusent de se rendre et sont massacrés.
De l’autre coté du fleuve, Paoli, qui n’a pas bougé, ordonne alors la retraite, et signe par cette occasion la fin de la Nazione. Il quittera l’île pour l’Angleterre accompagnée de son frère et de 300 fidèles. Cette bataille ne marque pourtant la fin des guerres de Corse, car la lutte continuera jusqu’en 1774, date de la pacification du Niolu.

1 commentaires:

À 20:47 , Anonymous Anonyme a dit...

vision tout à fait picaresque de la bataille,je ne voudrai pas entrer dans la polémique, mais je me permet de signaler que les corses qui tentaient de passer le pont était en retraite,et que Gaffori qui commandait de l'autre coté du pont les mercenaires étrangers-des esclavons(serbes,montenegrins)-, avait ordre de tirer sur les fuyards qui tenteraient de franchir le pont. Or ce n'étaient pas des fuyards mais des troupes en retraite!! donc mauvaises transmissions entre les lignes.De plus la vérité historique oblige à ne pas omettre,le nombre important de corse anti paoliste qui combattaient avec l'armée française(avec les de Casalta etc).En histoire il ne faut jamais raconter qu'un seul coté de bataille.

 

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