09 mars 2010

MAIS QUI ETAIT VINCENTELLU D'ISTRIA , dont la statue orne le rond-point de Ceppe à Biguglia (d'apres la Cronica Storica di a Corsica de O. J Caporossi) C'était un "Cinarchese" (originaire de la Cinarca, région de Vico, Sagone.. en Corse du Sud). Fils de Guelfucciu et neveu d’Arrigu della Rocca. En 1397, il reçoit le soutien du Roi de Sicile Martin 1er le Jeune, en visite en Corse. En 1404, il est au service du Roi d'Aragon, pour qui il a combattu contre les Génois. Il débarque à Sagone à la tête d'une flotte (quatre galères) armée par Martin 1er. Il prend possession de la Cinarca et de tout le Dilà ( dilà = au-delà des monts = actuelle Corse du Sud). En 1405, il rencontre en Corse le fils du Roi d'Aragon. En 1406, il profite du mécontentement né de la nomination de Leonello Lomellino, comme Comte de Corse, pour déclencher l'offensive. Avec de nombreux Cinarchesi, il enlève Biguglia et y tient une Cunsulta, où il est élu, lui aussi, Comte de Corse. En 1407, il attaque et prend Bastia, et devient ainsi maître de la Corse. Francescu della Rocca, féal de Gênes, et le gouverneur Andrea Lomellino, se dressent contre lui. Ils assiègent Bastia et l'en chassent. Blessé à la jambe, il se réfugie à Palerme, en Sicile. En 1408, remis de ses blessures, il arme une flotte obtenue du Roi de Sicile, et débarque à Aiacciu où l'attendent ses partisans. Ils signent ensemble un pacte d'alliance avec Aragon et assiègent la capitale Biguglia, où se trouve Andrea Lomellino. L’arrivée des seigneurs du Capicorsu l’oblige à lever le siège, et il rentre en Cinarca, puis part en Sardaigne, pour y aider le Roi de Sicile. Après la mort de ce dernier, il rentre en Corse avec une troupe de soldats aragonais. Il combat ses anciens alliés, Guglielmu d’Ornanu et Rinucciu di Taddà, les bat près du col San Ghjorghju, et les contraint à se retirer dans leur fort des Bozzi. En 1410, il s'empare de l'Ornanu ( l'ornanu= région d'Olmeto, Corse du Sud) et fait alors la paix avec Rinucciu di Taddà. Uni à des notables de la Terra di U Cumunu, il prend à nouveau les armes contre le gouverneur Andrea Lomellino, obligeant ce dernier à demander secours à Gênes. A l’arrivée du nouveau gouverneur génois, certains de ses partisans (dont Ghjuvanni d’Omessa) le quittent, et il se retire alors en Cinarca, où il prépare une revanche contre ses anciens alliés. En 1414, il reçoit de nombreux renforts d'Espagne. Il marche sur le nord de l'Ile, et attaque Ghjuvanni d’Omessa, qui doit se réfugier à Mariana. En difficulté dans ses propres terres, il comprend que le soutien du Roi d'Aragon lui est indispensable. En 1416, il se déplace en Catalogne, où il demande de l’aide au nouveau Roi d'Aragon Alphonse V. En 1418, il rentre en Corse, à Aiacciu, et prend la tête d'une coalition contre le gouvernement génois de Abramo da Campofregoso. Dans cette coalition figurent les évêques corses Ambrughju et Ghjuvanni d’Omessa, et Matteo de Gentile. Il passe les monts, et construit, à Corti, une citadelle dont il confie la garde à Bonristoru. En 1419, il est à nouveau maître de la Corse. Il fait aussitôt lever les impôts à travers toute l’Ile. Bunifaziu et Calvi échappent toujours à son contrôle. Il bat les troupes des seigneurs du Capicorsu, alliés au gouverneur Andrea Lomellino, près de Mérusaglià. En 1420, il assiège Andrea Lomellino à Biguglia. Le Génois Abramo da Campofregoso, avec sept cents soldats, tente de délivrer ce dernier. Ghjuvanni della Grossa, Lucianu di Casta et le capitaine Carpisciolo, se portent au devant des Génois; la bataille a lieu à Furiani, la déroute des Génois est totale: 120 tués, Abramo da Campofregoso et Andrea Lomellino, blessés, sont faits prisonniers et enfermés à Orezza. Biguglia capitule le jour même. Le seigneur de Nonza, Manfredu de Gentile, trahit les Génois, et lui livre Bastia. Il se rend alors à Aiacciu pour rendre hommage au Roi d'Aragon et de Sicile, Alphonse V, qui s’y trouve, après avoir enlevé Calvi. Avec ce dernier, il assiège Bunifaziu. En 1421, appelé à l'aide par Reine de Naples, Alphonse V lève le siège de Bunifaziu, lui abandonne la Corse, et le nomme vice-roi. Il fait cautionner son titre et son autorité par le Saint-Siège. Il dirige toute la Corse à l'exception de Bunifaziu et Calvi. Il enlève le château de Cinarca à Carlu d’Ornanu et s'installe à Biguglia. Seize grandes familles corses lui font acte de fidélité. Il épouse la fille de Matteo de Gentile, un Avogari de Nonza. En 1430, une sérieuse opposition, commandée par Simone da Mare, commence à se liguer contre lui. Il est assiégé à Biguglia; il se replie en Cinarca, pour chercher du renfort. Le siège de Biguglia est levé. Il s'installe alors dans sa capitale, Biguglia, dont il fait réédifier le couvent en 1432 . Sa mauvaise gestion est de plus en plus critiquée par de nombreux Caporali. En 1433, dans une Cunsulta réunie à Mariana, les Caporali et seigneurs nomment à nouveau Simone da Mare chef de la révolte contre lui. Les troupes de ce dernier reprennent Biguglia et toutes les terres qu’il occupe, et il se retranche, une fois de plus, en Cinarca. Les seigneurs de Cinarca le combattent. Il est à nouveau battu, et il doit s'enfuir en Sardaigne, laissant à son fils Bartolomeu ses derniers biens, dont son château de Cinarca. A Porto Torres, en Sardaigne, il est intercepté par son frère Ghjuvanni et par son neveu Vincentellu qu'il avait exilés. Ces derniers lui demandent la restitution de Bastia, exigence qu'il est obligé d'accepter. Il s'y rend alors pour négocier cette restitution. Devant la ville tenue par Simone da Mare, une galère génoise s'empare de lui et le transfère à Gênes, où il est traduit devant le Conseil des Huit Magistrats, qui gouverne alors la cité sous la tutelle du gouverneur milanais. En 1434, il est condamné à mort, et décapité dans une cour du Plazetto (Palais ducal), à Gênes.

13 commentaires:

À 00:29 , Anonymous Anonyme a dit...

Enfin, grâce à ces explications, je comprends la présence de cette statue au rond-point de Biguglia. Je pensais à une lubie de son maire.
Ce blog est formidable, il participe à notre enrichissement culturel par la variété de ses chroniques.
Bonne continuation, et encore bravo.

 
À 09:02 , Blogger SNSMCALAIS a dit...

Bravo ! Article très bien documenté. Il me semblait cependant que la représentation d'une statue équestre, avec un cheval cabré signifiait une mort au combat, à l'inverse d'un cheval ayant les 4 sabots touchant terre.

 
À 09:55 , Anonymous Anonyme a dit...

De manière anecdotique, il existerait une règle tacite tendant sans doute plus de la légende urbaine et, dans les faits, peu suivie, qui permettrait de déterminer les conditions de la mort du cavalier : lorsque le cheval a les deux membres avant levés, son cavalier est mort au combat, tandis que lorsque seul un membre avant est levé, le cavalier est mort à la suite de ses blessures au combat. Si les quatre membres touchent terre, le héros est mort naturellement.
Selon "wikipedia".

 
À 11:08 , Anonymous Anonyme a dit...

Vous devriez vous imaginer Gandolfi "à cheval"(vapeur)

 
À 11:14 , Anonymous Anonyme a dit...

et si aucun membre ne touche terre?
non je macagne, de plus je ne mourrais pas idiot ce qui m'enchante . bien venues ,ces explications ,trés fouillées et trés enrichissantes.
merci
wb

 
À 13:20 , Anonymous Anonyme a dit...

"CHEVAL A VAPEUR" c'est la meilleur expression pour parler de notre député

 
À 16:51 , Anonymous Anonyme a dit...

"Tu es allé à Paris et tu n'as pas vu Gandolfi ? ! Peuchère... alors il est mort !"
Ça, c'est ce qui se dit à Marseille... ;-))

Mais, à qui fait-on allusion dans le 20ème commentaire ? Qui est ce "Gandolfi"-là ?

D.D.

 
À 18:06 , Anonymous Anonyme a dit...

Voyons D.D...! C'est le députe ( de droite) de la circonscription et maire de Biguglia.

 
À 18:34 , Anonymous Anonyme a dit...

D.D., je pense que vous faites erreur. Pagnol fait dire à César: " Comment? Tu es allé à Paris et tu n'as pas vu PANDOLFI? Alors, il est mort."

 
À 19:53 , Anonymous Anonyme a dit...

Le parler marseillais est très chantant et déforme la prononciation de nombreux mots... On n'en est pas à ça près ;-))
Franchement, dans la galéjade, moi j'ai toujours cru entendre "Gandolfi"... ? !

D.D.

 
À 02:11 , Anonymous Anonyme a dit...

Comme quoi il faudra traduire Pagnol en corse!N'est ce pas DD !!

 
À 22:32 , Anonymous Pierre Bona a dit...

Prière d'indiquer le crédit Photo car cette image a un auteur, et cet auteur, c'est moi Pierre Bona.
Merci !

 
À 02:35 , Anonymous Anonyme a dit...

Juste une petite correction à apporter :
remplacer les Taddà par autant de Litala.
Les cousins de Vincentello ne tirent pas leur nom de la piève d'Atallani (Tallano, Tallà de nos jours) mais du principal château de leur seigneurie, Litala, qui se trouve dans la vallée de l'Ortolo, comme l'a démontré il y a plus de 15 ans Gilles Giovannangeli.

 

Enregistrer un commentaire

Abonnement Publier les commentaires [Atom]

<< Accueil