MAIS QUI ETAIT VINCENTELLU D'ISTRIA , dont la statue orne le rond-point de Ceppe à Biguglia
(d'apres la
Cronica Storica di a Corsica de O. J Caporossi)
C'était un "Cinarchese" (originaire de la
Cinarca, région de Vico, Sagone.. en Corse du Sud). Fils de
Guelfucciu et neveu d’
Arrigu della Rocca. En 1397, il reçoit le soutien du Roi de Sicile
Martin 1er le Jeune, en visite en Corse. En 1404, il est au service du Roi d'Aragon, pour qui il a combattu contre les Génois. Il débarque à
Sagone à la tête d'une flotte (quatre galères) armée par
Martin 1er. Il prend possession de la
Cinarca et de tout le Dilà ( dilà = au-delà des monts
= actuelle Corse du Sud). En 1405, il rencontre en Corse le fils du Roi d'Aragon. En 1406, il profite du mécontentement né de la nomination de
Leonello Lomellino, comme Comte de Corse, pour déclencher l'offensive. Avec de nombreux Cinarchesi, il enlève
Biguglia et y tient une Cunsulta, où il est élu, lui aussi, Comte de Corse. En 1407, il attaque et prend Bastia, et devient ainsi maître de la Corse.
Francescu della Rocca, féal de Gênes, et le gouverneur
Andrea Lomellino, se dressent contre lui. Ils assiègent Bastia et l'en chassent. Blessé à la jambe, il se réfugie à Palerme, en Sicile. En 1408, remis de ses blessures, il arme une flotte obtenue du Roi de Sicile, et débarque à Aiacciu où l'attendent ses partisans. Ils signent ensemble un pacte d'alliance avec Aragon et assiègent la
capitale Biguglia, où se trouve
Andrea Lomellino. L’arrivée des seigneurs du Capicorsu l’oblige à lever le siège, et il rentre en
Cinarca, puis part en
Sardaigne, pour y aider le Roi de Sicile. Après la mort de ce dernier, il rentre en Corse avec une troupe de soldats aragonais. Il combat ses anciens alliés,
Guglielmu d’Ornanu et
Rinucciu di Taddà, les bat près du col
San Ghjorghju, et les contraint à se retirer dans leur fort des Bozzi. En 1410, il s'empare de
l'Ornanu ( l'ornanu= région d'Olmeto, Corse du Sud) et fait alors la paix avec
Rinucciu di Taddà. Uni à des notables de la
Terra di U Cumunu, il prend à nouveau les armes contre le gouverneur
Andrea Lomellino, obligeant ce dernier à demander secours à
Gênes. A l’arrivée du nouveau gouverneur génois, certains de ses partisans (dont
Ghjuvanni d’Omessa) le quittent, et il se retire alors en Cinarca, où il prépare une revanche contre ses anciens alliés. En 1414, il reçoit de nombreux renforts d'Espagne. Il marche sur le nord de l'Ile, et attaque
Ghjuvanni d’Omessa, qui doit se réfugier à
Mariana. En difficulté dans ses propres terres, il comprend que le soutien du Roi d'Aragon lui est indispensable. En 1416, il se déplace en
Catalogne, où il demande de l’aide au nouveau Roi d'Aragon
Alphonse V. En 1418, il rentre en Corse, à Aiacciu, et prend la tête d'une coalition contre le gouvernement génois de Abramo da Campofregoso. Dans cette coalition figurent les évêques corses
Ambrughju et Ghjuvanni d’Omessa, et
Matteo de Gentile. Il passe les monts, et construit, à
Corti, une citadelle dont il confie la garde à Bonristoru. En 1419, il est à nouveau maître de la Corse. Il fait aussitôt lever les impôts à travers toute l’Ile.
Bunifaziu et
Calvi échappent toujours à son contrôle. Il bat les troupes des seigneurs du Capicorsu, alliés au gouverneur
Andrea Lomellino, près de
Mérusaglià. En 1420, il assiège
Andrea Lomellino à
Biguglia. Le Génois Abramo da Campofregoso, avec sept cents soldats, tente de délivrer ce dernier. Ghjuvanni della Grossa, Lucianu di Casta et le capitaine Carpisciolo, se portent au devant des Génois; la bataille a lieu à
Furiani, la déroute des Génois est totale: 120 tués,
Abramo da Campofregoso et Andrea Lomellino, blessés, sont faits prisonniers et enfermés à
Orezza.
Biguglia capitule le jour même. Le seigneur de Nonza,
Manfredu de Gentile, trahit les Génois, et lui livre Bastia. Il se rend alors à
Aiacciu pour rendre hommage au
Roi d'Aragon et de Sicile,
Alphonse V, qui s’y trouve, après avoir enlevé
Calvi. Avec ce dernier, il assiège
Bunifaziu. En 1421, appelé à l'aide par Reine de Naples, Alphonse V lève le siège de Bunifaziu, lui abandonne la Corse, et le nomme vice-roi.
Il fait cautionner son titre et son autorité par le Saint-Siège. Il dirige toute la Corse à l'exception de
Bunifaziu et
Calvi. Il enlève le château de Cinarca à Carlu d’Ornanu et s'installe à
Biguglia. Seize grandes familles corses lui font acte de fidélité. Il épouse la fille de
Matteo de Gentile, un
Avogari de
Nonza. En 1430, une sérieuse opposition, commandée par
Simone da Mare, commence à se liguer contre lui. Il est assiégé à
Biguglia; il se replie en
Cinarca, pour chercher du renfort. Le siège de Biguglia est levé. Il s'installe alors dans sa capitale, Biguglia, dont il fait réédifier le couvent en 1432 . Sa mauvaise gestion est de plus en plus critiquée par de nombreux Caporali. En 1433, dans une Cunsulta réunie à Mariana, les Caporali et seigneurs nomment à nouveau
Simone da Mare chef de la révolte contre lui. Les troupes de ce dernier reprennent Biguglia et toutes les terres qu’il occupe, et il se retranche, une fois de plus, en Cinarca. Les seigneurs de Cinarca le combattent. Il est à nouveau battu, et il doit s'enfuir en Sardaigne, laissant à son fils Bartolomeu ses derniers biens, dont son château de Cinarca. A Porto Torres, en Sardaigne, il est intercepté par son frère Ghjuvanni et par son neveu Vincentellu qu'il avait exilés. Ces derniers lui demandent la restitution de Bastia, exigence qu'il est obligé d'accepter. Il s'y rend alors pour négocier cette restitution. Devant la ville tenue par Simone da Mare, une galère génoise s'empare de lui et le transfère à Gênes, où il est traduit devant le Conseil des Huit Magistrats, qui gouverne alors la cité sous la tutelle du gouverneur milanais. En 1434, il est condamné à mort, et décapité dans une cour du Plazetto (Palais ducal), à Gênes.
13 commentaires:
Enfin, grâce à ces explications, je comprends la présence de cette statue au rond-point de Biguglia. Je pensais à une lubie de son maire.
Ce blog est formidable, il participe à notre enrichissement culturel par la variété de ses chroniques.
Bonne continuation, et encore bravo.
Bravo ! Article très bien documenté. Il me semblait cependant que la représentation d'une statue équestre, avec un cheval cabré signifiait une mort au combat, à l'inverse d'un cheval ayant les 4 sabots touchant terre.
De manière anecdotique, il existerait une règle tacite tendant sans doute plus de la légende urbaine et, dans les faits, peu suivie, qui permettrait de déterminer les conditions de la mort du cavalier : lorsque le cheval a les deux membres avant levés, son cavalier est mort au combat, tandis que lorsque seul un membre avant est levé, le cavalier est mort à la suite de ses blessures au combat. Si les quatre membres touchent terre, le héros est mort naturellement.
Selon "wikipedia".
Vous devriez vous imaginer Gandolfi "à cheval"(vapeur)
et si aucun membre ne touche terre?
non je macagne, de plus je ne mourrais pas idiot ce qui m'enchante . bien venues ,ces explications ,trés fouillées et trés enrichissantes.
merci
wb
"CHEVAL A VAPEUR" c'est la meilleur expression pour parler de notre député
"Tu es allé à Paris et tu n'as pas vu Gandolfi ? ! Peuchère... alors il est mort !"
Ça, c'est ce qui se dit à Marseille... ;-))
Mais, à qui fait-on allusion dans le 20ème commentaire ? Qui est ce "Gandolfi"-là ?
D.D.
Voyons D.D...! C'est le députe ( de droite) de la circonscription et maire de Biguglia.
D.D., je pense que vous faites erreur. Pagnol fait dire à César: " Comment? Tu es allé à Paris et tu n'as pas vu PANDOLFI? Alors, il est mort."
Le parler marseillais est très chantant et déforme la prononciation de nombreux mots... On n'en est pas à ça près ;-))
Franchement, dans la galéjade, moi j'ai toujours cru entendre "Gandolfi"... ? !
D.D.
Comme quoi il faudra traduire Pagnol en corse!N'est ce pas DD !!
Prière d'indiquer le crédit Photo car cette image a un auteur, et cet auteur, c'est moi Pierre Bona.
Merci !
Juste une petite correction à apporter :
remplacer les Taddà par autant de Litala.
Les cousins de Vincentello ne tirent pas leur nom de la piève d'Atallani (Tallano, Tallà de nos jours) mais du principal château de leur seigneurie, Litala, qui se trouve dans la vallée de l'Ortolo, comme l'a démontré il y a plus de 15 ans Gilles Giovannangeli.
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