LA CORSE EN 1789 (suite)
Octobre:
Plusieurs Corses, tous gentilshommes francophiles, écrivent à LA TOUR du PIN, nouveau ministre de la guerre de LOUIS XVI, afin de lui demander des démentis par rapport aux bruits qui courent d’une rétrocession de l’Ile à Gênes. Le Vicomte de BARRIN informe la Cour de Versailles que des manifestations revendicatives et subversives apparaissent dan l’Ile.
Emeutes dans la plaine de Zicavu, rassemblant les habitants des villages qui s’en prennent aux terres des amis du Comte de MARBEUF .
A Corti, un procès se transforme en émeute, et les juges, déchus, sont remplacés par d’autres, élus par la population.
Constitution de milices et de quelques mouvements insurrectionnels, comme à Sarté, où le juge royal, VIDAU, violemment contesté par la population, est chassé de la ville par les Patrioti.
A Sarté, décès du général de SIONVILLE, le commandant militaire en second de la Corse. Il avait du s’enfermer chez lui sous la menace de la population. L’exilé toscan FILIPPO BUONARROTI débarque en Corse et participe avec ardeur à l’effervescence politique bastiaise.
Les Génois, profitant des troubles qui agitent la France, raniment leurs vieilles prétentions sur la Corse. Ils prétendent que l’Ile a été cédée à titre précaire, et au Roi de France exclusivement. La Nation française ne peut donc pas prétendre la moindre suprématie sur elle. Quatre sénateurs réclament donc pour leur seigneurie la souveraineté de la Corse. Les Ajacciens, sous l’impulsion de NABULIO BUONAPARTE, réagissent vigoureusement, et rédigent un Manifeste à l’adresse de l’Assemblée Nationale Constituante demandant que "la Corse soit unie à la Nation Française désormais libre."
Novembre:
A Bastia, émeutes pour la constitution de la Garde Nationale. De violents incidents éclatent entre les soldats du Régiment du Maine, commandés par le colonel de RULLY, et les jeunes Corses affectés à la formation de la nouvelle Garde Nationale. Il y a des blessés. C’est l’émeute, la citadelle est prise, le Vicomte de BARRIN est fait prisonnier dans l’église San Ghjuvan Battista. De RULLY s’enfuit pour la France. NABULIU BUONAPARTE défend la cause révolutionnaire et fait arborer à ses fidèles la cocarde tricolore.
Constitution de la Garde Nationale: GHJUVAN BATTISTA GALEAZZINI, PETRU PAULU MURATI et GHJUVAN BATTISTA GUASCO, en sont nommés capitaines.
Le député ANTONIU CRISTUFARU SALICETI dépose sur le bureau de l’Assemblée Nationale Constituante, la lettre du Comité Patriotique de Bastia, se terminant ainsi: "nos cahiers et nos doléances vous ont imposé le mandat de demander que la Corse soit déclarée partie intégrante de la monarchie française".
Un décret est aussitôt soumis au vote, et adopté à une immense majorité par l’Assemblée Nationale Constituante: "L’île de Corse est partie intégrante de l’Empire français, ses habitants seront régis par la même Constitution que les autres Français, et, dès ce moment, le Roi est supplié d’y faire parvenir et exécuter tous les décrets de l’Assemblée Nationale"
(D'après O.J CAPOROSSI)
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