12 septembre 2010

L'AUTRE 11 SEPTEMBRE:

Hier, c'était un autre anniversaire

37 ans déjà. Le 11 septembre 1973, à 9 h du matin, Le président élu du Chili,Salvador Allende, se retrouve assiégé dans le palais présidentiel par l'armée chilienne dirigée par le général Augusto Pinochet. L'aviation commence à bombarder le bâtiment, le Palacio de La Moneda. Le président prend la parole pour la dernière fois à la radio : « Nos ennemis sont forts ; ils sont capables d’asservir le peuple. Mais ni les actes criminels ni la force des armes ne sauront contenir ce processus social. L’histoire nous appartient ; c’est le peuple qui fait l’histoire. »

Le rêve socialiste démocratique chilien prend fin quelques heures plus tard. On retrouve le corps du président dans les décombres. La thèse officielle (thèse discutée au Chili) concluera à un suicide par arme à feu. 

Le destin d'Allende avait commencé 3 ans plus tôt. Le 4 septembre 1970, le leader de la gauche chilienne remporte la présidence du pays à la tête d'une coalition alliant des communistes et des sociaux-démocrates. Son discours reste célèbre : « Nous abolirons les monopoles qui accordent le contrôle de l’économie à quelques dizaines de familles. Nous abolirons un système fiscal (…) qui accable les pauvres et épargne les riches. Nous abolirons la grande propriété qui condamne des milliers de paysans à la servitude. Nous abolirons la mainmise étrangère sur notre industrie. » 



Aussitôt, le gouvernement américain manifeste son irritation devant un résultat électoral qu'il n'a pas prévu. Le 6 novembre 1970, le président Richard Nixon déclare devant le Conseil national de sécurité : « Notre principale préoccupation avec le Chili, c’est le fait qu’il [Allende] puisse consolider son pouvoir et que le monde ait l’impression qu’il en train de réussir. (…) Nous ne devons pas laisser l’Amérique latine penser qu’elle peut prendre ce chemin sans en subir les conséquences. »



Les dés sont jetés. Les 3 ans de gouvernement d'Allende se déroulent dans un climat de chaos organisé. L'opposition politique de droite appelle notamment la classe moyenne à « vaincre le communisme destructeur de la civilisation chrétienne en terre chilienne ». L'économie flanche rapidement, des denrées les plus élémentaires viennent à manquer, coïncidant avec le développement du marché noir. L'inflation explose : 500% en septembre 1973. En toile de fonds : le gouvernement américain maintenant un implacable programme de rétorsions économiques vis-à-vis du Chili.



Le coup de grâce est donné finalement par l'armée chilienne. Exit la démocratie progressiste et place à l'une des dictatures les plus violentes et les plus sanglantes qu'ait connue l'Amérique du Sud.

14 commentaires:

À 12:55 , Anonymous fullettu a dit...

ça n'a pas inspiré grand monde !!!

 
À 17:05 , Anonymous M.V a dit...

Si,Si!! Moi, j'ai regardé avec grand intérêt sur Arte la semaine dernière un sujet passionnant sur le Chili d'Allende. Et j'ai été particulièrement frappée par le discours qu'il a prononcé à l'ONU dans lequel il fustigeait les Multinationales et les groupes financiers
devenus plus puissants que les états! Il a été applaudi debout, de longues minutes! Et depuis...
Il faut relire" les veines ouvertes de l'Amérique latine"
d'Eduardo Galeano

 
À 08:50 , Anonymous fullettu a dit...

je l'ai lu, c'est un véritable réquisitoire contre contre le pillage du continent sud américain.
Pour anecdote les veines ouvertes de l'Amérique latine a été offert par le président vénézuélien Hugo Chávez au président américain Barack Obama à l'occasion du cinquième sommet des Amériques en avril 2009, propulsant les ventes de ce livre.

 
À 08:57 , Anonymous Anonyme a dit...

Le tort d'Allende c'est d'avoir fait une révolution castriste avec des poètes! une révolution ça se fait avec un Ché c'est à dire avec 1000000 de mort... Pinochet inclus. Aprés on réforme et on meurt gâteux à 90 ans.Ce n'est pas Néruda qu'il aurait du lire mais Vichinski..La révolurion est une chose trop sérieuse pour la laisser entre les mains de rêveur.
bc

 
À 10:49 , Anonymous fullettu a dit...

Ce que je recherchait dans cet article, c'était mettre l'accent sur la participation des USA dans ce 11/09/73 et rappeler encore une fois qu'on ne doit pas passer par pertes et profits son histoire, car celui ci revient toujours et souvent de façon brutal.
Dans ces deux cas, ceux sont les mêmes leviers qui ont fait agir en 73, et subir en 2001, les USA.
En 73 c'était la guerre froide mais c'est aussi les richesses minières du Chili qui risquaient d'échapper au contrôle des financiers yankee.
Le 11/09/01 c'est l'arrogance des USA, la main mise des financiers sur le brut des pays moyens orientaux, la méconnaissance des autres, le fait de se sentir puissant, qui ont présidé à cette catastrophe.
C'est pas une excuse c'est simplement une analyse du comportement de l'establishment américain.
Pour être complet concernant le 11/09/1973 et selon le rapport Rettig de 1991, la dictature aurait fait 2 279 morts et disparus dont 641 morts « dans des conditions non élucidées » et 957 « détenus disparus ». Cette estimation aurait été portée à 3 197.
Près de 150 000 personnes ont été emprisonnées pour des motifs politiques.

En ce qui concerne le 11/09/2001 Le bilan des attentats du 11 septembre aux États-Unis s'élève à 3 034 morts; à New York, 2 801 morts retirés des décombres des tours jumelles du World Trade Center, ce bilan inclut les 157 passagers et membres d'équipage des deux Boeing qui se sont encastrés dans les tours jumelles.

Pour conclure je citerai "Lise Gagnon" :

"Le fanatisme, qu'il soit exercé par une foule musulmane ou par un preacher du Missouri, sera toujours générateur de ténèbres. L'avidité et le fanatisme sont tous les deux des maladies de l'âme, elles sont tous les deux les symptômes d'un déséquilibre. La bataille ne se situe plus entre des nations, elle se trouve désormais au coeur de chaque être humain." (Lise Gagnon)

 
À 10:54 , Anonymous Anonyme a dit...

Vychinski n'a rien écrit. Lisait il seulement? Certainement pas de la poésie. Ecrire? Il n'a su que signer des condamnations à mort sous l' égide de Staline.
Allende et Néruda n' étaient pas faits du même bois. Ils en sont morts, c'est vrai. Vychinski est mort tranquille à New york ( encore que...il y a des doutes...) Mais de qui se souvient on?

 
À 13:14 , Anonymous Anonyme a dit...

Vinchinsky n'a rien écrit?? je vous renvoie en 36 quand il instruisait pour Staline,ne vous contentez pas de chercher vos sources sur internet.Lisez les minutes...cherchez, on trouve...mais il faut fouiller les biblios...bien sur ceci était une figure de rhétorique..quand on s'attaque aux US et aux multinationales il faut être moins naïf et mes excuses de toucher à votre icone..mais quand on a raté une révolution et amené une sanglante dictature on peut se poser des questions sur la cause, mais aussi sur l'homme. bc

 
À 18:25 , Anonymous Anonyme a dit...

Quand je parlais d'écrits je parlais de littérature pas de minutes de procès. Vychinski( c'est l'orthographe correcte) était procureur sous Staline, que je sache!
D'autre part si être naïf c'est refuser la violence et privilégier le droit, alors, oui, bien sur, Allende était naïf. Mais le rendre responsable de l'avènement de Pinochet, c'est un peu fort de café. Je rappelle qu'il a été élu démocratiquement. Il n'a pas voulu de révolution à la Castro justement.
Et enfin je n'ai aucun goût pour les Icones

 
À 19:26 , Anonymous Anonyme a dit...

Cher B.C, je ne comprends pas bien ce que vous essayez de nous dire: Que vous fouillez dans les bibliothèques pour parfaire vos connaissances sur la vie et de l'oeuvre de Vychinski? Libre à vous, vous devez vous régaler....
C'est sur qu'à fouiller dans les bibliothèques je préfère Néruda, mais comme vous le dites, à chacun ses icones

 
À 20:24 , Anonymous fullettu a dit...

B.C c'est quand même être de mauvaise foi que de rendre Allende responsable de l'arrivée de la dictature je ne peux pas laisser passer ca
amicalement

 
À 07:57 , Anonymous Anonyme a dit...

Je est un autre,c'est l'autre qui devait parler,vous avez raison...sur tout les points,c'était pour discuter un peu..je pars à Canossa
bc

 
À 11:01 , Anonymous M.V a dit...

Je viens d'apprendre quelque chose grâce au Blog et à nos échanges: Je ne savais pas ce que voulait dire" Partir à Canossa": Je cherche, et je trouve:" rendre les armes,s'humilier devant quelqu'un".Fulettu et moi n'en demandions sûrement pas tant
Merci le Blog

 
À 12:46 , Anonymous Anonyme a dit...

Dans mes souvenirs (lointains) l'empereur du Saint empire romano-germanique (Barberousse ?) et le Pape, se disputaient le "leadership" de "l'occident chrétien" (comme dirait Le Pen). Mais le Pape disposait de l'arme absolue: l'excommunication. L'empereur dut se rendre à Canossa où résidait le Pape pour s'agenouiller devant lui et reconnaitre ainsi sa primauté.
L'ais-je bien retenu, Monsieur Alzeimer? Que des connaissances plus récentes n'hésitent pas à corriger.

 
À 13:21 , Anonymous Anonyme a dit...

Henri IV* de Germanie,Barberousse a du faire aussi amende honorable mais à Rome et pour un tout autre problème.

*C'était une histoire de nomination des évêques.

 

Enregistrer un commentaire

Abonnement Publier les commentaires [Atom]

<< Accueil