LE LIVRE DU MARDI

Bonjour.

C’est «  La rentrée littéraire » . En général, je suis peu séduite par la profusion de livres que les éditeurs jettent sur les étals comme des paquets de lessive, mais j’ai été tentée par quelques titres dont « Freedom » de Jonathan Franzen , aux éditions de l’Olivier.

La Liberté, comme valeur suprême et fondatrice de nos sociétés, est finalement très embarrassante parce que trompeuse et dévoyée. Il faut sans cesse la redéfinir : voilà le thème de ce livre.

Franzen raconte l’histoire d’une famille « middle class », des années soixante dix à nos jours. Ses personnages, attachants, installés dans une banlieue « chic », sont comme leurs compatriotes, confrontés aux catastrophes du siècle ( guerres, ouragans, séismes ) et à leurs démons ( matérialisme, solitude, échec, dépression ). C’est un voyage intime, où l’Histoire est omni-présente mais en filigrane. Où les personnages, à cheval entre deux siècles, s’interrogent, espèrent, aiment, se trompent, s’emmêlent dans leurs contradictions, dans un combat de chaque instant pour le bonheur. Cette liberté sacrée et inviolable qu’ils revendiquent, se heurte sans cesse aux tabous et aux fausses certitudes.

Franzen, à travers cette fresque familiale, dresse un portrait acéré d’une Amérique en crise aigue, qui nous renvoie à nos propres doutes.Ce monde est le nôtre et nous tend un miroir d’une banalité inquiétante, à la fois drôle et tragique.

Franzen écrit avec élégance, rythme et précision, et beaucoup d’humour.

Un bon livre….M.V.