J’ai lu cette semaine un livre de
Laura Kasischke « En un monde parfait » ( éditions de
poche ) que je vous recommande et qui est meilleur, je trouve, que
« Les revenants » du même auteur,grand succès de
librairie en ce moment.
C’est une histoire qui commence
comme un conte de fée, une histoire à la Barbara Cartland, quand
une hôtesse de l’air trentenaire, Jiselle, épouse un séduisant
pilote, très courtisé, veuf et père de trois enfants. Après une
idyllique lune de miel, Mark Dorn installe sa femme dans une jolie
petite ville américaine Middle Class, avec des pelouses bien tondues
et des trottoirs sans papiers gras.
Mais la belle va bien vite
déchanter : Elle doit faire face à la solitude, à l’hostilité
déclarée de ses belles filles et aux absences répétées de son
mari. S’ajoute à cela une mystérieuse épidémie de grippe
mortelle qui s’abat sur les Etats- unis et fait du pays et de ses
habitants des parias. L’avion de Mark se retrouve en quarantaine
quelque part en Allemagne et Jiselle, dans ce monde qui se fissure,
doit prendre en charge sa vie, celle des enfants et même celle de
ses voisins. Bientôt les coupures d’électricité, la pénurie
d’essence et de denrées alimentaires vont s’intensifier. Pour
survivre il faut réapprendre les gestes essentiels, se rapprocher de
la nature. Jiselle, naïve et fragile au début du livre, va prendre
de l’ épaisseur . Elle se montrera forte et pleine de bon sens
pour résister dans ce monde de plus en plus hostile, de plus en plus
imparfait, qui court à la catastrophe.
On se croirait presque dans
« La route » de Mac Cormick. C’est tout le talent de la
romancière que d’instiller progressivement le malaise et
l’angoisse dans un univers lisse et aseptisé jusqu’à
bouleverser la donne et poser de vraies questions auxquelles
d’ailleurs elle ne répond pas. M.A.V.
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