06 décembre 2011

J’ai lu cette semaine un livre de Laura Kasischke « En un monde parfait » ( éditions de poche ) que je vous recommande et qui est meilleur, je trouve, que « Les revenants » du même auteur,grand succès de librairie en ce moment.
C’est une histoire qui commence comme un conte de fée, une histoire à la Barbara Cartland, quand une hôtesse de l’air trentenaire, Jiselle, épouse un séduisant pilote, très courtisé, veuf et père de trois enfants. Après une idyllique lune de miel, Mark Dorn installe sa femme dans une jolie petite ville américaine Middle Class, avec des pelouses bien tondues et des trottoirs sans papiers gras.
Mais la belle va bien vite déchanter : Elle doit faire face à la solitude, à l’hostilité déclarée de ses belles filles et aux absences répétées de son mari. S’ajoute à cela une mystérieuse épidémie de grippe mortelle qui s’abat sur les Etats- unis et fait du pays et de ses habitants des parias. L’avion de Mark se retrouve en quarantaine quelque part en Allemagne et Jiselle, dans ce monde qui se fissure, doit prendre en charge sa vie, celle des enfants et même celle de ses voisins. Bientôt les coupures d’électricité, la pénurie d’essence et de denrées alimentaires vont s’intensifier. Pour survivre il faut réapprendre les gestes essentiels, se rapprocher de la nature. Jiselle, naïve et fragile au début du livre, va prendre de l’ épaisseur . Elle se montrera forte et pleine de bon sens pour résister dans ce monde de plus en plus hostile, de plus en plus imparfait, qui court à la catastrophe. 
On se croirait presque dans « La route » de Mac Cormick. C’est tout le talent de la romancière que d’instiller progressivement le malaise et l’angoisse dans un univers lisse et aseptisé jusqu’à bouleverser la donne et poser de vraies questions auxquelles d’ailleurs elle ne répond pas. M.A.V.

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