MENDÈS-FRANCE AURAIT EU 100 ANS EN JANVIER
Pierre Mendès France est né à Paris, le 11 janvier 1907. A l'âge de 15 ans, il obtient son bac et il entre l'année suivante à l'Ecole libre des sciences politiques. En 1924, Edouard Herriot conduit le Cartel des gauches. Le jeune Pierre adhère au Parti radical avec ses camarades, il fait le coup de poing contre les Camelots du roi de l'Action française. Il devient le plus jeune avocat de France. En 1928, au sein du Parti radical, fait partie des « Jeunes Turcs », avec Jean Zay, Pierre Cot et Jacques Kayser. Il s'installe l'année suivante comme avocat à Louviers, dans l'Eure. Aux élections de 1932, il est élu député de l'Eure ; il est le plus jeune député de France. Son premier grand discours économique à la Chambre des députés en 1934, lui vaut l'approbation publique de Léon Blum. L'année suivante, il est élu maire de Louviers. Après sa réélection comme député en 1936, Mendès-France est le seul à voter contre la participation de la France aux Jeux olympiques de Berlin. Pierre Mendès-France soutient le Front populaire, mais il est en désaccord sur la politique monétaire et la non-intervention dans la guerre d'Espagne.
La guerre éclate en 1939. Après la débacle il est arrêté et condamné en 1941 à six ans de prison lors d'un procès inique, mais il s'évade. Il vit pendant quelques mois dans la clandestinité ; enfin il rejoint De Gaulle à Londres. Choisi comme commissaire aux Finances du Comité français de libération nationale en 1943, il élabore le plan de redressement de l'économie française. Il est confirmé dans son poste dans le Gouvernement provisoire, Pierre Mendès-France s'oppose à la politique plus facile prônée par René Pleven. De Gaulle choisit la politique de Pleven, PMF, partisan de la rigueur, démissionne. Dans la foulée, il est élu Président du Conseil général de l'Eure. Au début des années 50, il retrouve son siège de député de l'Eure. Cette nouvelle situation lui permet de commence à intervenir au Parlement contre la guerre en Indochine. Dans cette même lignée, il défend à Tunis plusieurs militants indépendantistes tunisiens.
C'est avec Mendès-France, chef du gouvernement qu'est né le mendésisme. Plusieurs journalistes et intellectuels fondent l'hebdomadaire
l'Express en mai 1954. Le moment Mendès, c'est ce court instant dans la IV° république,
sept mois et dix-sept jours, où un homme a cherché à incarner l'action politique avec ce qu'elle exige d'humilité, de transparence, de clarté et de vérité. Pour Mendès, si on veut réformer la société, il faut lui dire la vérité
(et non lui dire ce qu’elle a envie d’entendre)
Il est investi dans la nuit du 17 au 18 juin 1954 à la Présidence du Conseil . Il prend en charge également le ministère des Affaires étrangères. Pour lui, l'action gouvernementale se conçoit dans un contrat avec la Nation. La réforme, dans la conjoncture d'alors, passe par la décolonisation. En outre, Mendès-France inaugure une nouvelle forme de dialogue avec les Français. Il leur parle, simplement. Tous les samedi, il intervient sur les ondes. Il parvient à signer à Genève les accords sur la fin de la guerre en Indochine en juillet 1954. Dans la foulée, il tente de résoudre la crise qui se fait jour en Afrique du Nord et proclame l'autonomie interne de la Tunisie.
En revanche, dans le cadre de la construction européenne, il se heurte à l'opposition des gaullistes et des communistes et ne parvient pas à faire adopter le projet de Communauté européenne de Défense (C.E.D.)Il explique l'exigence que :
" le régime républicain soit fondé sur les relations étroites qui seules permettent la franchise réciproque la plus complète ; celle du gouvernement qui explique sa politique, jour après jour, qui ne biaise pas, qui ne dissimule pas et qui n'hésite pas à faire fond sur le bon sens, le courage et la foi du pays ; celle du Parlement qui exprime fidèlement la volonté populaire et la fait respecter et celle du pays tout entier qui doit choisir son destin en pleine connaissance de cause pour l'accomplir d'une volonté affermie. "
Mais, depuis la Toussaint 1954, la guerre d'Algérie empoisonne le climat politique. Pour François Mitterrand, alors ministre de l'Intérieur, c'est une affaire d'ordre public.
Le 5 février 1955, l'Assemblée nationale refuse sa confiance à PMF qui démissionne. Mendès-France est élu premier vice-président du Parti radical, il tente de le régénérer et mène campagne pour le Front républicain formé par Guy Mollet en 1956. Il entre dans ce gouvernement, mais il en démissionne à cause de la politique menée en Algérie. Il condamne également les conditions de la prise du pouvoir par De Gaulle. En 1958, battu aux élections législatives dans l'Eure, par un obscur candidat gaulliste, il abandonne ses mandats de maire et de conseiller général et se consacre à la réflexion politique. En 1965, Mendès-France soutient François Mitterrand lors des élections présidentielles et deux plus tard, il est élu député de Grenoble.
La révolte de 1968 le porte à nouveau au premier plan comme un homme providentiel. Il participe au rassemblement du stade Charléty. Mais, lors des élections de la peur, il perd son siège de député de Grenoble et quitte le PSU auquel il avait adheré. L'année suivante, il soutient la candidature de Gaston Defferre lors de la présidentielle. Les années 70 le voient réduire son activité pour des raisons de santé. Dès lors, PMF soutient les candidatures de François Mitterrand en 1974 et en 1981. Il s'engage pour la paix au Proche-Orient comme médiateur avec Nahum Goldman notamment, en organisant des rencontres entre Israéliens et Palestiniens. Il s'éteint à sa table de travail le 18 octobre 1982. Tout le pays lui rend hommage par des funérailles nationales.
Il était de cette race d’hommes politiques qui avaient des convictions, un projet clair, du talent, de la volonté et du courage. Il aurait du mal à se reconnaitre dans notre nouvelle démocratie “Star’Ac”.
VOILÀ, C’EST UN PEU LONG, MAIS IL LE MÉRITAIT !